Patrice Talon met du pétrole nigérien dans les eaux du Bénin

Après des semaines de blocage, Cotonou vient de lever son veto sur les exportations d’hydrocarbure du Niger via ses eaux territoriales. Obtenue avec l’appui d’une médiation chinoise, l’autorisation n’est que « ponctuelle et provisoire ».

 © Damien Glez

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Publié le 16 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Ici ou là, continue de se dérouler la guerre des nerfs entre les pays toujours membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les nations de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Depuis quelques semaines, Cotonou et Niamey se regardent en chiens de faïence, au jeu du « je te tiens, tu me tiens par la barbichette ». « Je te tiens par un blocus sur l’exportation de ton pétrole », fredonne le Bénin, tandis que le Niger entonne l’air du « je te tiens par la fermeture de notre frontière commune ».

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Directement concernée par la construction et l’exploitation de l’oléoduc d’export qui transporte les hydrocarbures nigériens sur près de 2 000 kilomètres, la China National Petroleum Corporation (CNPC) est entrée dans la danse de la médiation. Le 15 mai, le chef de l’État béninois, Patrice Talon, a reçu en audience le directeur général de cette entreprise pétrolière qui appartient à l’État chinois.

La frontière toujours fermée

La bonne nouvelle est que, presque instantanément, le ministre béninois de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Samou Seïdou Adambi, a annoncé à la presse que le Bénin autorisait à la plateforme de Sémè Kraké « le chargement du navire qui mouille » actuellement dans les eaux béninoises. La mauvaise nouvelle est que la levée du blocus béninois imposé aux exportations du brut nigérien n’est que… « ponctuelle » et « provisoire ». La question de la fermeture de la frontière, elle, reste en suspens.

Le 8 mai, Patrice Talon avait soumis l’exportation, via les eaux béninoises, du pétrole extrait du gisement d’Agadem à la réouverture de la frontière terrestre. Mais le Premier ministre du Niger dit désormais se heurter à un problème de sécurité. Ali Mahaman Lamine Zeine affirme que « sur le territoire du Bénin, il y a des bases françaises » et que, « sur certaines d’entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser » son pays. Accusation évidemment réfutée par Cotonou.

Dans la foulée du premier pas béninois en direction d’une levée, même ponctuelle, du blocus sur le combustible fossile nigérien, une réunion du comité inter-États Bénin-Niger a été convoquée grâce aux bons offices chinois. Le Bénin ne s’y est pas opposé et la délégation chinoise tentera, le 17 mai, d’obtenir une réponse équivalente de Niamey, avant de fixer une date.

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