Présidentielle en Mauritanie : face à Ould Ghazouani, sept candidats, dont Ould Abdelaziz
Priés de soumettre leur participation à l’élection présidentielle avant jeudi 16 mai, huit hommes se sont portés candidats. Parmi eux, le président sortant mais aussi son prédécesseur, Mohamed Ould Abdelaziz, qui a déposé son dossier quelques heures seulement avant l’échéance.
Huit hommes ont fait acte de candidature à la présidentielle mauritanienne du 29 juin avant le délai fixé, dont le président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, mais aussi son prédécesseur Mohamed Ould Abdelaziz, pourtant donné hors course précédemment, selon un suivi opéré par l’AFP. Les candidats avaient jusqu’à mercredi minuit (jeudi 00H00 GMT) pour se déclarer.
Le porte-parole de Mohamed Ould Abdelaziz, à la tête du pays de 2008 à 2019 et actuellement en prison, avait indiqué mardi 14 mai qu’il était écarté faute des parrainages nécessaires. Mais l’ancien président a créé la surprise en se rendant au Conseil constitutionnel dans la nuit peu avant l’échéance et sous forte escorte pour déposer son dossier. La cour d’appel avait annoncé peu auparavant autoriser son déplacement à cette fin.
Des dizaines de supporteurs ont chanté ses louanges, mais ses gardes l’ont empêché de s’exprimer. Son mandataire, Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna, a indiqué que le dossier de Mohamed Ould Abdelaziz manquait toujours de parrainages, mais il a assuré que, selon la loi, il avait encore deux jours pour les compléter. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 29 mai pour publier la liste des candidats.
Improbable qualification
Des postulants, dont Mohamed Ould Abdelaziz, ont dénoncé le système de parrainage en vigueur comme faisant les affaires de la majorité présidentielle. Même si l’ex-président réunit les parrainages, sa qualification reste des plus aléatoires. La Constitution stipule que le président « est rééligible une seule fois ». Or Mohamed Ould Abdelaziz a exercé deux mandats.
Mohamed Ould Abdelaziz, 67 ans, est tombé en disgrâce sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, l’un de ses plus fidèles compagnons dans le passé, qu’il a soutenu à l’élection présidentielle de 2019. Mohamed Ould Abdelaziz a été condamné en décembre 2023 à cinq ans de prison ferme pour blanchiment et enrichissement illicite. Il se défend d’avoir abusé de son pouvoir pour amasser une fortune, et a toujours crié au complot.
Parmi les autres candidats ayant déposé un dossier, figurent le leader du parti islamiste d’opposition Tawassoul, Hamadi Ould Sid’ El Moctar, et le militant des droits humains Biram Dah Abeid, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019.
(avec AFP)
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