La BEAC veut lancer un audit pour connaître l’ampleur des malversations
La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) veut déterminer si les malversations révélées par Jeune Afrique constituent bien un « évènement isolé », comme l’avait assuré son gouverneur, Philibert Andzembé. Elle a lancé un appel d’offre pour la réalisation d’un audit.
Un "audit spécial" sera lancé en février à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour notamment déterminer si le détournement de 25 millions d’euros à son bureau de Paris est un "incident isolé", selon un texte de l’institution financière obtenu jeudi par l’AFP.
Lancement d’un appel d’offre
Un "audit spécial (des procédures budgétaires et comptables) doit démarrer le 15 février" à la BEAC "pour déterminer si les malversations au bureau de Paris (BEP) constituaient un incident isolé", indique la Banque dans un appel d’offre lancé le 5 janvier pour le recrutement d’un cabinet indépendant devant réaliser ce travail.
L’audit vise également à vérifier "si toutes les déficiences du contrôle comptable et budgétaire ont été ou seront corrigées par les mesures déjà arrêtées par le Conseil d’administration de la BEAC", selon le texte.
Il "examinera aussi les procédures de passation de marché" au sein de la Banque. D’autres "audits spéciaux" seront réalisés, précise cet appel d’offre publié par la BEAC, dont le siège est au Cameroun.
Plaintes contre X
En décembre, le gouverneur de l’institution, Philibert Andzembé, avait assuré que les détournements constatés à la BEAC étaient "des phénomènes isolés".
Selon une enquête interne de la BEAC publiée fin octobre, 25 millions d’euros ont été détournés au BEP par certains de ses agents au profit de 139 personnes (physiques et morales) entre 2004 et 2009.
Le rapport déplorait le silence de plusieurs hauts responsables de la BEAC qui n’ont "pas attiré l’attention sur les dérives", citant notamment le cas des Gabonais Jean Félix Mamalépot, gouverneur de l’institution de 1989 à 2007, et de son successeur M. Andzembé.
La Banque a déposé deux plaintes contre X pour "vol, escroqueries, faux et usage de faux" au tribunal de grande instance de Paris en 2008 et 2009.
Elle a assuré début novembre avoir adopté "des mesures fortes pour assainir" ses filières budgétaires, affirmant que le Contrôle général, son organe interne de contrôle, avait "gagné en indépendance".
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