Le Sénat algérien apporte son soutien à un deuxième mandat d’Abdelmadjid Tebboune
Officiellement, rien ne filtre sur la candidature d’Abdelmadjid Tebboune à sa propre succession. Mais à trois mois de l’élection présidentielle prévue le 7 septembre, les signaux se multiplient. Dernier en date, le soutien des sénateurs.
Le sujet était évoqué depuis plusieurs semaines. Après de longues discussions et une fois certain d’obtenir le quitus des sénateurs, leur président Salah Goudjil a réuni le bureau de cette institution, élargi aux chefs des groupes parlementaires. Officiellement, il s’agissait d’examiner des propositions émanant des commissions permanentes et les questions écrites et orales adressées aux membres du gouvernement et renvoyées au bureau du Conseil, ainsi que d’autres questions à caractère administratif et organisationnel.
Mais avant même d’entamer ses travaux, le bureau élargi a annoncé son appui à un second mandat du président Abdelmadjid Tebboune, saluant ses décisions qualifiées de « courageuses » et ses « engagements annoncés lors de sa rencontre avec les travailleurs le 1er mai », parmi lesquels la hausse de 10 à 15 % des pensions de retraite. Des décisions et des engagements considérés par les membres de la deuxième chambre du Parlement comme « le prolongement de cette tendance socio-économique ascendante prudente et confiante vers les horizons auxquels aspire l’Algérie nouvelle ».
Tebboune reçoit aussi l’appui d’une partie des députés
À trois semaines de la convocation du corps électoral, le bureau du Sénat réaffirme donc sa pleine adhésion au parcours suivi par le président. Ses arguments ? « Depuis son ascension à la plus haute magistrature suprême de l’État », estiment les représentants des sénateurs, Abdelmadjid Tebboune « jouit d’une crédibilité évidente dans la préservation de l’État et la réforme, et a réalisé des progrès palpables dans la formulation d’approches autonomes sur le plan politique, social. » Et le bureau d’ajouter que, « grâce au président, la réputation de l’Algérie a connu une amélioration significative sur les plans politique, économique et diplomatique. »
En février dernier déjà, devant les responsables des médias nationaux qu’il a reçus dans le cadre de la commémoration de la journée du Chahid (martyr), Salah Goudjil avait plaidé en faveur d’une deuxième candidature lors de la présidentielle de septembre. « Le président a été élu sur la foi de 54 engagements lors de sa campagne électorale en 2019. Il les a totalement respectés. La Constitution lui permet deux mandats et personnellement, je souhaite que nous continuions dans cette voie pour que l’Algérie soit totalement à l’abri, stable, et en sécurité », avait-il développé durant cette rencontre.
Dès 2019, Salah Goudjil, 93 ans, estimait d’ailleurs que l’élection d’Abdelmadjid Tebboune constituait « le début du changement en Algérie et un tournant décisif pour redonner espoir aux jeunes ». Il ne semble pas avoir changé d’avis depuis.
Les sénateurs ne sont pas les seuls à exprimer leur soutien au président sortant, même si celui-ci ne s’est toujours pas officiellement déclaré. Alors qu’il présentait, le 26 décembre 2023, son bilan devant le Parlement, Abdelmadjid Tebboune a aussi reçu l’appui d’une partie des députés, qui ont profité de sa présence pour l’appeler à briguer un second mandat. La différence tient au fait que si cette initiative des députés pouvait passer pour une expression personnelle, le soutien du Sénat, lui, est acté par un communiqué officiel. Il engage donc la deuxième chambre et son président, qui est aussi le deuxième personnage de l’État. Sauf imprévu, c’est donc un consensus autour d’une nouvelle candidature du président qui semble se dessiner au sommet de l’État.
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