Attaque de Rafah par Israël : Netanyahou parle de « bataille décisive »

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a qualifié de « décisive » la bataille de Rafah, après l’annonce d’une « intensification » des opérations militaires au sol dans cette ville du sud de la bande de Gaza.

Bâtiments endommagés après les frappes terrestres et aériennes des forces israéliennes dans le quartier d’al-Jenenah à Rafah, le 15 mai 2024. © Jehad Alshrafi / ANADOLU / Anadolu via AFP)

Bâtiments endommagés après les frappes terrestres et aériennes des forces israéliennes dans le quartier d’al-Jenenah à Rafah, le 15 mai 2024. © Jehad Alshrafi / ANADOLU / Anadolu via AFP)

Publié le 17 mai 2024 Lecture : 4 minutes.

Au huitième mois de la guerre opposant Israël au Hamas, l’armée dit mener depuis une dizaine de jours des opérations « ciblées » au sol, à Rafah, accompagnées de bombardements, avec l’objectif affiché d’y anéantir les derniers bataillons du Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a qualifié de « décisive », le 16 mai, la bataille de Rafah, après l’annonce d’une « intensification » des opérations militaires au sol dans cette ville du sud de la bande de Gaza en dépit des craintes internationales pour la population civile. Il a ajouté qu’elle visait aussi les « échappatoires et voies de ravitaillement » du Hamas qu’Israël a juré d’anéantir après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre.

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Un porte-parole militaire israélien, Nadav Shoshani, a affirmé qu’« il y a des otages à Rafah », en référence aux personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre. « On opère pour créer les conditions pour les ramener à la maison. » « Des troupes supplémentaires vont entrer » à Rafah et « l’activité [militaire] va s’intensifier », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Fuite de 600 000 personnes

Depuis que l’armée a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah, le 6 mai, en prévision d’une offensive terrestre d’envergure, « 600 000 personnes ont fui », selon l’ONU. Quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là dans cette ville. Des Palestiniens continuent de quitter l’est de Rafah ainsi que d’autres quartiers de la ville adossée à la frontière fermée avec l’Égypte.

Benjamin Netanyahou a estimé que « la catastrophe humanitaire » à Rafah, redoutée par la communauté internationale, avait été évitée par Israël, affirmant que « près d’un demi-million de personnes avaient évacué la zone des combats ».

Entrée avec des chars dans le secteur est de Rafah le 7 mai, l’armée est déployée du côté palestinien au point de passage avec l’Égypte, crucial pour faire entrer le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures et à la logistique humanitaire. Plus rien n’entre depuis par Rafah, et l’Égypte et Israël se renvoient la responsabilité de ce blocage.

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L’armée israélienne a néanmoins affirmé que 365 camions d’aide humanitaire étaient entrés dans la bande de Gaza le 16 mai via les passages côté israélien de Kerem Shalom et d’Erez.

Plus d’aide devrait arriver « dans les prochains jours » après que les États-Unis ont arrimé une jetée temporaire à la plage de Gaza, selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom). Environ 500 tonnes d’aide doivent être acheminées à Gaza via cette jetée puis distribuées, selon lui. Mais Farhan Haq, porte-parole de l’ONU, a indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de cette aide.

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Audience lancée à la Cour internationale de Justice

L’ONU et des ONG mettent régulièrement en garde contre un risque de famine dans la bande de Gaza, où vivent quelque 2,4 millions d’habitants dont 70 % ont été déplacés.

L’offensive lancée par Israël en riposte à l’attaque lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas a ravagé la bande de Gaza, où 35 272 morts personnes ont été tuées, majoritairement des civils, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

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Au moins 39 morts supplémentaires ont été recensés ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas, alors que les bombardements aériens ont touché Gaza-ville, Jabalia (Nord), Nousseirat (centre) notamment, d’après des témoins et médecins. L’armée israélienne, elle, a annoncé la mort de cinq soldats tués le 15 mai par des « tirs amis » lors de combats à Jabalia. Au total, 279 soldats israéliens ont péri depuis l’entrée des troupes israéliennes dans le territoire palestinien, le 27 octobre.

Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye, l’Afrique du Sud, qui demande aux juges d’enjoindre à Israël de cesser son incursion à Rafah, a affirmé que « le génocide » commis par Israël à Gaza avait atteint « un niveau horrible ». Les avocats de Pretoria, qui appellent les juges à ordonner un cessez-le-feu à Gaza, ont donné le coup d’envoi de deux jours d’audiences.

Le sommet arabe appelle à un cessez-le-feu

Israël, qui récuse les accusations sud-africaines, y répondra ce 17 mai. Il a qualifié l’affaire portée par Pretoria de « totalement infondée ».

Réuni à Manama, le sommet arabe a appelé à un cessez-le-feu « immédiat » dans la bande de Gaza et à la fin « du déplacement forcé » des Palestiniens. Il a aussi réclamé le déploiement d’une force de paix de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés par Israël.

Le Hamas a dit « regretter » les critiques du président palestinien Mahmoud Abbas qui a accusé le mouvement islamiste d’avoir « donné des prétextes » à Israël pour attaquer la bande de Gaza.

À Tel-Aviv, des familles des otages ont manifesté une nouvelle fois le 16 mai au soir devant le ministère de la Défense pour réclamer la libération de leurs proches.

(Avec AFP)

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