Le paludisme menacé en Afrique par… le changement climatique

Une nouvelle étude scientifique envisage l’évolution du paludisme sur le continent sous l’effet du réchauffement climatique. Elle offre également, dès aujourd’hui, des outils pour mieux gérer la maladie infectieuse.

© Damien Glez

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Publié le 2 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Depuis que les scientifiques s’alarment des changements climatiques, ils se montrent extrêmement prudents sur les effets présumés du réchauffement sur le paludisme, la plus mortelle des maladies parasitaires transmises par le moustique. Ils travaillent sur diverses modélisations de l’évolution du fléau, qui pourraient passer tout à la fois par une augmentation et une diminution des taux de transmission… Ils parient également sur une modification de la répartition géographique du paludisme, notamment en fonction des précipitations et des taux d’humidité.

Chaque zone du globe étant appelée à appréhender différemment la question de la malaria et du réchauffement, trois chercheurs de l’université de Leeds (Grande-Bretagne) se sont focalisés sur un continent : l’Afrique. Publiée dans la revue Science, leur étude indique que la transmission du paludisme pourrait diminuer sur le continent dans les prochaines années. Avec l’assèchement de nombreuses zones, les moustiques devraient être progressivement en déficit d’habitats.

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Un déplacement des zones à risque ?

En cartographiant les zones de précipitations plus finement qu’à l’accoutumée, les scientifiques n’ont pas seulement éclairé l’avenir. Leurs analyses ont permis de définir plus précisément les zones actuelles de contamination, via l’établissement d’une typologie des étendues d’eau. Cette étude devrait donc permettre, dès aujourd’hui, de lutter plus efficacement contre une maladie qui tue plus d’un demi-million de personnes chaque année.

Le réchauffement climatique et la modification des régimes pluviométriques plongeront-ils certains pays situés en dehors du continent dans des climats comparables à ceux qu’a connus l’Afrique ces dernières décennies ? Si oui, les moustiques « migrateurs » et la malaria pourraient y trouver un terrain propice. En août dernier, dans l’État américain du Maryland, une personne qui souffrait de fièvre et de courbatures a été diagnostiquée porteuse du parasite Plasmodium falciparum. C’était le premier cas signalé aux États-Unis depuis 20 ans…

La bonne nouvelle de la baisse supposée de la transmission du paludisme en Afrique n’occulte pas le caractère tragique de la principale cause de cette évolution : de moindres précipitations sur le continent. De plus grandes sécheresses ne sauraient être une perspective enthousiasmante. À moins de considérer que la meilleure façon de ne pas mourir du palu est de décéder prématurément d’autre chose.

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