70 tués dans des violences entre islamistes et forces de l’ordre

Soixante-dix personnes sont mortes dans les affrontements de lundi dans la ville nigériane de Bauchi (nord), a indiqué mercredi à l’AFP un employé de la morgue de l’hôpital de la ville.  

Publié le 30 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Soixante-dix personnes ont été tuées dans des affrontements entre forces de l’ordre et factions rivales d’une secte islamiste radicale à Bauchi, dans le nord du Nigeria.

Un correspondant de l’AFP s’est rendu mercredi à l’hôpital de Bauchi et a pu voir 42 cadavres à même le sol dans le hall de la morgue. Tous portaient des traces de machettes ou des impacts de balles. Parmi ces corps figure celui du chef de la secte islamiste Kala-Kato à l’origine des heurts.

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Dans les salles réfrigérées, 25 autres corps ont été entreposés, pour la plupart ceux de très jeunes gens, dont beaucoup de mineurs. A ces soixante-sept personnes, il faut ajouter trois membres des forces de l’ordres tués dans les combats de lundi.

Les affrontements ont opposé des factions rivales du groupe islamiste Kala-Kato, avant l’intervention des forces de l’ordre.

Terroristes en herbe
Des "instruments pour fabriquer des bombes, des explosifs, deux AK47 avec des munitions", ont été trouvés au domicile du leader, a indiqué lundi le commissaire de police de Bauchi.

Le responsable de la Croix-Rouge nigériane à Bauchi, Adamu Abubakar, avait fait état dans un premier temps de 33 morts, dont 30 membres de la secte, deux soldats et un policier.

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Il avait déclaré à l’AFP qu’une équipe conjointe armée/police avait "envahi" dans l’après-midi le quartier de Zango, "que le groupe utilise comme sa base", et avait engagé un combat.

Un mouvement islamiste présent depuis des décennies
Le commissaire a indiqué que les affrontements avaient cessé vers 14H00 (13H00 GMT) et que tout était désormais "sous contrôle". Les forces de l’ordre étaient toujours à la recherche de membres de la secte dans la soirée, a-t-il toutefois ajouté.

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Kala-Kato, également connu sous le nom de Maitatsine, est un mouvement islamiste radical présent dans plusieurs Etats du nord du Nigeria depuis des décennies.

Des insurrections de ses membres en 1980 dans la ville de Kano (nord) et en 1992 à Yola (capitale de l’Etat d’Adamawa, nord), avaient fait des milliers des morts à chaque fois.

Le nombre de ses adhérents n’est pas connu mais est estimé à plusieurs milliers. Et des liens solides avec la nébuleuse salafiste Al Qaïda existent bel et bien.

Si les combats interviennent quelques jours après qu’un Nigerian, Umar Farouk Abdulmutallab, ait tenté de faire sauter le Vol Amsterdam-Détroit, le 25 décembre dernier, ils auraient donc peu à voir avec le désir des autorités nigérianes de montrer à leurs alliés américains leur volonté de lutter contre l’islamisme radical. Selon le commissaire de police de Bauchi, un simple conflit interne à la secte serait à l’origine des violences de lundi.

Factions rivales
Il a fait état d’affrontements mortels entre "factions rivales" et indiqué que lorsque les forces de l’ordre sont intervenues à Zango "pour assiéger le quartier, elles ont entendu des échanges de tirs et il leur a fallu près de deux heures pour atteindre leur enclave".

Des violences liées à des sectes islamistes radicales ne sont pas rares au Nigeria.

En juin-juillet dernier, des membres du mouvement Boko Haram, se réclamant des talibans et ayant des liens avec Al Qaïda, s’étaient insurgés et opposés violemment aux forces de l’ordre dans plusieurs Etats septentrionaux du Nigeria, y compris Bauchi.

Ces heurts avaient fait au moins 800 morts.

Le nord du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique (environ 150 millions d’habitants), est à dominante musulmane tandis que le sud est majoritairement chrétien.
 

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