En Tunisie, les partisans de Kaïs Saïed à leur tour dans la rue

Après les nombreuses actions de protestation qui ont marqué la semaine, ce sont les soutiens du président tunisien qui ont défilé ce 19 mai. Ils critiquent, comme Kaïs Saïed, les « ingérences » des capitales étrangères.

Le président tunisien, Kaïs Saïed © Photo by FETHI BELAID / AFP

Le président tunisien, Kaïs Saïed © Photo by FETHI BELAID / AFP

Publié le 19 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Des centaines de personnes ont manifesté dimanche 19 mai à Tunis pour soutenir le président Kaïs Saïed, après des récentes arrestations de journalistes, d’avocats et d’autres personnalités publiques dissidentes, dénoncées par la communauté internationale.

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L’ONU et l’Union européenne ont qualifié il y a quelques jours d’illégale cette vague d’arrestations, et Paris ou Washington ont publiquement fait part de leur inquiétude. Mais le président Saïed a qualifié jeudi toute critique internationale d’« ingérence » étrangère et a ordonné au ministère des Affaires étrangères de convoquer les ambassadeurs de plusieurs pays concernés.

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« Non à l’ingérence étrangère, car nous sommes un État souverain », a lancé Saber Rzigue, un manifestant défilant ce dimanche à Tunis. « Nous soutenons les dirigeants tunisiens, en particulier le président Kaïs Saïed », a-t-il ajouté.

La société civile tunisienne a condamné la récente série d’arrestations alors que le pays se prépare à l’élection présidentielle prévue en octobre. Plusieurs experts, journalistes, avocats et personnalités de la société civile ont été arrêtés ces derniers jours, et nombre de dirigeants politiques parmi les plus importants du pays sont en détention depuis plusieurs mois. « Nous sommes contre l’ingérence étrangère et contre les traîtres, même s’ils sont Tunisiens », a déclaré Mohamed Hentati, un autre manifestant.

Anciens ministres, opposants et hommes d’affaires sous les verrous

Une quarantaine de personnalités, dont huit opposants politiques du président Saïed, d’anciens ministres et des hommes d’affaires, sont actuellement arrêtées dans le cadre d’une enquête sur un « complot contre la sécurité de l’État ».

Le rassemblement de dimanche a également eu lieu après une importante manifestation d’avocats et une grève des avocats, plus tôt dans la semaine suite aux descentes de la police et aux arrestations au sein du barreau national. Le chef du barreau, Hatem Meziou, avait appelé à mettre fin aux « abus de pouvoir » et appelé le président Saïed à intervenir.

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Mais le chef de l’État, élu en 2019 et qui s’apprête selon toute vraisemblance à briguer un deuxième manda en octobre prochain, a répondu jeudi en affirmant que l’arrestation de deux avocats était « dans le plein respect de la loi tunisienne, qui garantit l’égalité et le droit à un procès équitable ».

En janvier, l’ONG Human Rights Watch a déclaré que la Tunisie avait connu « une nouvelle régression en termes de droits de l’homme et d’État de droit en 2023 ». « Le gouvernement a pris de nouvelles mesures pour museler la liberté d’expression, poursuivre les dissidents et réprimer les migrants et les demandeurs d’asile », selon la même source.

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(Avec AFP)

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