Un Nigérian rate un attentat dans un vol Amsterdam-Detroit

Un jeune Nigérian, qui affirme avoir des liens avec Al-Qaïda, a tenté de faire détoner un engin explosif à bord d’un avion de ligne américain entre Amsterdam et Detroit (nord) vendredi, le jour de Noël, avant d’être maîtrisé par des passagers.

Publié le 26 décembre 2009 Lecture : 3 minutes.

L’auteur des faits est, selon plusieurs médias, un Nigérian de 23 ans nommé Abdul Farouk Abdulmutallab. Il se serait présenté au FBI comme ayant des liens avec Al-Qaïda.

Il a été arrêté après que l’appareil, un Airbus A 330 de la compagnie américaine Northwest Airlines assurant la liaison entre Amsterdam et Detroit (nord des Etats-Unis) s’est posé avec ses 278 passagers.

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L’incident a causé des blessures légères à quelques passagers et l’auteur de la tentative d’attentat a été plus grièvement brûlé. L’appareil a été entièrement fouillé après le vol.

C’est "une tentative d’acte de terrorisme", a confirmé à l’AFP un haut responsable américain ayant requis l’anonymat.

Listé, mais pas considéré comme actif

D’après CNN citant un document des services de sécurité, l’homme a indiqué aux enquêteurs avoir acquis l’explosif au Yémen et y avoir reçu des ordres sur quand l’utiliser.

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Selon des médias citant des responsables antiterroristes, l’hypothèse pour l’instant privilégiée est qu’il ait agi seul. De même source, l’homme figurait sur une liste de personnes à surveiller. Il n’était toutefois pas considéré particulièrement actif, ce dont semble attester le fait qu’il ne lui était pas interdit d’embarquer à bord d’un vol pour les Etats-Unis.

Peter King, un élu républicain de la Chambre des représentants et membre de la commission de la sécurité intérieure, a estimé que le suspect avait utilisé "un engin relativement sophistiqué" et d’un nouveau type.

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D’après un responsable cité par le New York Times, il s’agissait d’une poudre mélangée à un liquide.

Le président américain Barack Obama, en vacances à Hawaï, a été informé aussitôt et a donné l’ordre de prendre "toutes les mesures nécessaires" pour renforcer la sécurité aérienne. A l’heure actuelle, son emploi du temps n’a pas été modifié", a précisé un porte-parole.

L’incident s’est produit 20 minutes avant l’atterrissage du vol 253, peu avant 12H00 (18H00 GMT), à la fin d’un périple de quelque neuf heures, selon les témoignages de passagers recueillis par les médias américains.

Mobilisation des passagers

Les passagers de l’avion ont raconté avoir maîtrisé en quelques instants le suspect après avoir vu du feu dans l’appareil.

"Il y a eu un boum, et tout le monde a été un peu surpris", a raconté l’un d’entre eux, Syed Jafry, interrogé par CNN.

"Après quelques secondes, il y a eu un peu de lumière, comme venant d’une flamme, et puis on a vu du feu. Les gens ont presque commencé à paniquer. Tout le monde s’est rué vers la zone (du feu) en essayant d’utiliser de l’eau, une couverture, un extincteur. (…) Tout le monde s’est impliqué".

"Un jeune homme, trois ou quatre rangées derrière moi, s’est occupé du suspect. Il y a eu un peu de lutte. (…) Il l’a maîtrisé et l’a mis de côté avec l’aide de l’équipage, ils l’ont isolé. (…) Il était brûlé au deuxième degré".

Le suspect était en transit à l’aéroport d’Amsterdam, a affirmé à La Haye une représentante de la police néerlandaise.

Les télévisions américaines ont montré en fin de journée l’image d’un agent de déminage sortant de l’appareil en tenue anti-explosifs.

"Quelques pétards"

Delta Airlines, la compagnie propriétaire de Northwest, avait indiqué précédemment à l’AFP qu’un passager de l’Airbus A330 avait été maîtrisé après avoir "causé une perturbation à bord en allumant quelques pétards".

Le département de la sécurité intérieure a indiqué vendredi dans un communiqué que les passagers "devraient faire l’objet de mesures de sécurité supplémentaires (…) pour les vols intérieurs et internationaux".

"Quand quelque chose de ce genre arrive", a expliqué pour sa part Peter King, on essaie toujours de savoir si un autre événement va suivre, comme on l’avait vu le 11 septembre".

La sécurité à bord des avions américains a été considérablement renforcée après les attentats meurtriers du 11 septembre 2001, ce qui n’a pas empêché de nouvelles tentatives audacieuses.

Le 22 décembre 2001, le Britannique Richard Reid avait tenté de faire exploser un vol Paris – Miami en dissimulant un explosif dans sa chaussure.

Reid, qui se décrivait comme un terroriste lié à Al-Qaïda, avait échoué à allumer la mèche de son dispositif et avait pu être maîtrisé par l’équipage.

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