Le président iranien Raïssi meurt dans un accident d’hélicoptère
Le guide suprême devait nommer le premier vice-président, Mohammad Mokhber, en remplacement temporaire de Raïssi, en attendant la tenue d’une élection présidentielle dans les 50 jours.
Le décès, à 63 ans, du président iranien ouvre une période d’incertitude politique en Iran, au moment où la région est secouée par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, un allié de la République islamique.
Élu en 2021, il était considéré comme l’un des favoris pour succéder au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans. « Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, […] a sacrifié sa vie pour la nation », a indiqué le gouvernement dans un communiqué. « Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême », a indiqué l’agence officielle Irna en saluant « le martyre » des victimes.
L’annonce de son décès avait été donnée en début de matinée par les agences de presse et les sites d’information après la découverte de l’épave de l’hélicoptère à l’aube. La télévision d’État a parallèlement diffusé des chants religieux en montrant des photos du président. L’hélicoptère du président a disparu le 19 mai en début d’après-midi alors qu’il survolait une région de l’Iran escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard.
Inquiétude internationale
La perspective de découvrir vivants le président et les huit autres passagers, avait progressivement diminué durant la nuit. Parmi eux figurait Hossein Amir-Abdollahian, 60 ans, chef de la diplomatie iranienne depuis juillet 2021. Étaient également présents le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du président et trois membres d’équipage.
Le 20 mai au matin, les secours ont récupéré les dépouilles des neuf passagers. « Nous sommes en train de transférer les corps des martyrs à Tabriz », la grande ville du nord-ouest de l’Iran, a annoncé le Croissant Rouge.
L’avancée des recherches a été suivie avec attention notamment aux États-Unis, en Russie, en Chine et dans les pays voisins. Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est déclaré « profondément attristé et choqué par la disparition tragique » du président iranien. Des messages de condoléances ont été envoyés par d’autres dirigeants, dont le Premier ministre irakien Mohamed Shia al-Sudani.
« Pas de perturbations »
Ebrahim Raïssi, qui avait le titre d’ayatollah, présidait la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d’un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l’absence de concurrents de poids. Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d’un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l’avait battu à la présidentielle de 2017.
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Il était soutenu par la principale autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé « le peuple iranien » à « ne pas s’inquiéter » car « il n’y aura pas de perturbation dans l’administration du pays ». Le guide suprême devait donner son approbation à la nomination du premier vice-président, Mohammad Mokhber, en remplacement temporaire de Raïssi, en attendant la tenue d’une élection présidentielle dans les 50 jours.
Dernier message pro-palestinien
Le président iranien se rendait ce 9 mai dans la province d’Azerbaïdjan oriental, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Au cours d’une conférence de presse commune, il a de nouveau apporté son soutien au Hamas face à Israël. « Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman », a-t-il dit. Dans un message de condoléances, le Hamas a salué un « soutien à la résistance palestinienne ».
L’Iran a lancé une attaque inédite le 13 avril contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des États-Unis et de plusieurs autres pays alliés.
Raïssi était sorti renforcé des législatives qui se sont tenues en mars, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l’Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique. Il figurait sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour « complicité de graves violations des droits humains », des accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.
(Avec AFP)
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