Un prix « Béchir Ben Yahmed » pour récompenser les meilleurs journalistes africains
Un hommage a été rendu le 16 mai, à Abidjan, dans le cadre du Salon international du livre, au fondateur de Jeune Afrique, disparu il y a trois ans. Un prix qui portera son nom et qui récompensera les meilleurs journalistes africains a également été présenté.
« Cet hommage, cela faisait très longtemps que j’avais envie de l’organiser. Mais comme M. Ben Yahmed est mort pendant la crise du Covid, tout était très compliqué », résume Danielle Ben Yahmed, épouse et collaboratrice de toute une vie du fondateur du groupe Jeune Afrique, pour expliquer comment est née l’idée d’une cérémonie à la mémoire de son mari. Cérémonie qui a finalement pu avoir lieu ce jeudi 16 mai dans le cadre du Salon international du livre d’Abidjan (Sila), et en présence de nombreuses personnalités du continent.
Alassane Ouattara, son ami de toujours
Ami fidèle de Béchir Ben Yahmed – « BBY », pour tous ceux qui l’ont côtoyé –, le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, présent avec son épouse, Dominique, a pris la parole lors de la cérémonie d’hommage, suivi d’Ally Coulibaly, Grand Chancelier de l’Ordre national et parrain du salon, et de Françoise Remarck, la ministre ivoirienne de la Culture.
« L’enthousiasme que cette cérémonie a soulevé était très émouvant, poursuit Danielle Ben Yahmed. Des personnes qui ont connu M. Ben Yahmed sont venues de Tunisie, bien sûr, mais aussi du Maroc, du Sénégal, de Guinée et de France. Parmi ceux qui ont pris la parole, beaucoup avaient fait leurs premiers pas à Jeune Afrique, et c’était incroyable de voir à quel point leurs souvenirs étaient précis et toute la sympathie qu’ils éprouvent pour la famille Jeune Afrique. »
Un premier hommage, en comité bien plus restreint, avait déjà été rendu à BBY au printemps 2023, à Tunis. À cette occasion, certains amis avaient demandé à Mme Ben Yahmed comment faire vivre la mémoire du fondateur de notre journal, évoquant la création d’une fondation, d’un prix de journalisme… Précisément les idées que celle-ci avait en tête depuis longtemps déjà.
Après avoir visité le Sila en 2023 et constaté le dynamisme de cette manifestation, qui met en avant le milieu de l’édition ouest-africain, Danielle Ben Yahmed a ainsi pu, après en avoir évoqué l’idée avec le président Ouattara, organiser la cérémonie de mai 2024.
Plus qu’un simple hommage, cet événement se veut aussi le début d’une nouvelle aventure, avec l’annonce – en présence d’étudiants ivoiriens conviés pour l’occasion – de la création d’un prix de journalisme qui portera le nom de Béchir Ben Yahmed.
« Cela représentera beaucoup de travail, mais, maintenant que nous l’avons annoncé publiquement, nous ne pouvons plus reculer », se réjouit Danielle Ben Yahmed. Qui précise le contour de ce prix : « Le but est de récompenser des professionnels de la presse africaine – francophone, dans un premier temps. Il y aura certainement plusieurs catégories : reportage, enquête… Mais peut-être allons-nous commencer par récompenser les meilleurs éditoriaux, ce qui permettrait de faire le lien avec BBY et ses fameux “Ce que je crois”. Ce qui est sûr, c’est que les premiers prix seront remis dans un an. »
Reste à former le jury, à identifier clairement les catégories primées et à mettre sur pied un conseil de personnalités chargées de travailler sur le projet. Puis, rendez-vous en mai 2025 pour l’attribution des prix.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Culture
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- Stevie Wonder, Idris Elba, Ludacris… Quand les stars retournent à leurs racines af...
- RDC : Fally Ipupa ou Ferre Gola, qui est le vrai roi de la rumba ?
- En RDC, les lampions du festival Amani éteints avant d’être allumés
- Bantous : la quête des origines