Asmara sanctionnée par l’ONU

L’Erythrée a été sanctionnée pour la destabilisation du gouvernement de son voisin somalien et l’occupation de la zone frontalière disputée à Djibouti. Les la résolution vise essentiellement la direction politique et militaire du pays.

Publié le 24 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi des sanctions contre l’Erythrée pour son action déstabilisatrice en Somalie et son attitude hostile à l’égard de son voisin Djibouti.

Gel d’avoirs et restrictions de voyages

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La résolution, de facture ougandaise, porte le numéro 1907 et a été approuvée par 13 des 15 membres du Conseil. La Chine, membre permanent doté du droit de veto, s’est abstenue. La Libye, présidente en exercice de l’Union africaine (UA) et seul membre arabe du Conseil en ce moment, a voté contre.

Le texte exige que l’Erythrée, indépendante de l’Ethiopie depuis 1993, cesse sa campagne "destinée à déstabiliser ou renverser, directement ou indirectement" le gouvernement fédéral de transition (GFT) somalien.

Il gèle les avoirs de la direction politique et militaire du pays et lui impose des restrictions de voyages.

En outre, il exhorte tous les membres de l’ONU à inspecter l’ensemble des cargaisons en partance pour la Somalie et l’Erythrée depuis leur territoire, dans le cas où les autorités seraient portées à croire que ces cargaisons contiennent des armes sous embargo ou du matériel similaire.

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La résolution demande encore à l’Erythrée de retirer ses troupes d’une zone frontalière disputée avec Djibouti, comme le Conseil l’exigeait dans sa résolution 1862 de janvier 2009, et de lancer des discussions devant mener à "un accord acceptable" par les deux pays sur cette zone controversée.

Plus largement, il appelle tous les Etats-membres — en particulier l’Erythrée — à arrêter "d’armer, d’entraîner et d’équiper les factions armées (dont les militants islamistes de Somalie) qui ont pour objectif la déstabilisation de la région et l’incitation à la violence et le désordre civil à Djibouti".

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Enfin, il prie le secrétaire général Ban Ki-moon de rendre compte de la conformation de l’Erythrée avec la résolution dans six mois.

L’Erythrée dénonce les Etats-Unis et l’Ethiopie

L’ambassadeur érythréen, Araya Desta, a fustigé ce qu’il a qualifié de "résolution honteuse calquée sur les mensonges concoctés par le régime éthiopien et l’administration américaine".

L’ambassadeur adjoint de la Libye à l’ONU, Ibrahim Dabbashi, a estimé que "les sanctions ne sont pas le meilleur moyen de résoudre des problèmes" et qu’elles sont susceptibles d’exacerber la crise humanitaire qui sévit dans la Corne de l’Afrique.

Pour sa part, l’ambassadeur chinois, Zhang Yesui, a jugé que le "Conseil devrait manier l’adoption de sanctions prudemment". Il a souligné que ces mesures ne doivent pas se substituer aux efforts diplomatiques mis en oeuvre pour résoudre les conflits.

Tant l’Union africaine (UA) que l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) avaient appelé l’été dernier le Conseil à sanctionner l’Erythrée pour son soutien aux islamistes radicaux en Somalie.

L’Igad regroupe Djibouti, l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan et l’Ouganda.

Les Etats-Unis accusent régulièrement l’Erythrée de fournir un soutien logistique aux rebelles en Somalie, pays qui n’a pas connu la paix et la stabilité depuis près de 20 ans.

La dispute frontalière avec Djibouti a une acuité particulière, puisque ce pays héberge des bases militaires françaises et américaines. Quelque 1.200 soldats américains y sont stationnés.

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