Réunion de l’Opep : les quotas devraient être maintenus

Lors de sa première réunion en Angola, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait décider de garder ses niveaux de production inchangés. Le prix actuel du baril (75 dollars) est jugé « confortable » par l’ensemble des membres.

Publié le 21 décembre 2009 Lecture : 3 minutes.

L’Opep, qui se réunira mardi pour la première fois en Angola, devrait maintenir à l’identique ses niveaux de production, ses ministres étant satisfaits d’un baril à 75 dollars malgré les inquiétudes persistantes sur la santé du marché.

"Tout le monde est content"

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Lundi, son secrétaire général, Abdallah el Badri, a affirmé qu’"il y a un consensus" au sein de l’organisation pour maintenir ses niveaux de production, les prix étant "très confortables".

Quelques jours avant d’entrer dans sa 50e année, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tiendra la réunion la plus australe de son histoire sur le continent africain.

Dernier membre à avoir rejoint ce club exclusif, en 2007, l’Angola clôt ainsi une année de présidence marquée par de fortes incertitudes en raison de la crise économique.

L’urbanisme sauvage de sa capitale, Luanda, défigurée par 27 ans de guerre civile, tranche fortement avec les rues policées de Vienne où se tiennent d’ordinaire les conférences du cartel. Mais le changement ne devrait concerner que le décor et non les niveaux de production: les analystes s’attendent à un maintien du plafond officiel de l’Opep, fixé depuis le 1er janvier dernier à 24,84 millions de barils par jour (mbj).

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L’Opep "ne doit pas reconsidérer son plafond de production", a affirmé dimanche en arrivant à Luanda le ministre irakien du pétrole Hussein Chahristani.

Depuis plusieurs semaines, la décision fait l’objet d’un consensus parmi les ministres, qui ont tous exprimé leur satisfaction de voir le baril évoluer autour de 75 dollars.

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"Les stocks baissent, le prix (du pétrole) est parfait, tout le monde, investisseurs, consommateurs, producteurs, est content", a affirmé récemment le puissant ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi, chef de file de facto de l’Organisation.

"Il n’y a aucune raison qui puisse inciter (les ministres de l’Opep) à vouloir changer le niveau de production. Les prix sont dans une zone de confort, la réunion devrait être très brève", résume Bhushan Bahree, analyste au Cambridge Energy Research Associates (CERA).

Des inquiétudes subsistent

Un an plus tôt, la situation était tout autre lors de la réunion d’Oran, en Algérie. La tension et l’inquiétude étaient palpables chez les ministres, avec un baril flirtant avec les 30 dollars.

Depuis, les cours du pétrole se sont très rapidement redressés, notamment grâce à la réduction de production la plus drastique opérée alors par le cartel. Pour enrayer la chute des cours et ajuster la production à une demande en forte baisse à cause de la crise, il s’était engagé à retirer du marché 4,2 mbj.

Malgré la remontée des prix, l’horizon n’est pas encore dégagé, soulignent toutefois des analystes. Les stocks pétroliers restent à des niveaux extrêmement élevés et l’Opep pourrait être confrontée à un excédent de production à la fin du premier trimestre lorsque le pic de consommation hivernale sera passé.

"Il y a un excédent important (de pétrole) sur le marché", a confié à l’AFP un délégué de l’Opep, ajoutant que "l’optimisme sur l’économie mondiale, couplé à la faiblesse du dollar, soutient les prix".

La question du respect des quotas, qui semblait reléguée à l’arrière-plan avec le redressement des prix, pourrait alors de nouveau se poser. Alors qu’en début d’année l’Opep avait appliqué avec une rigueur sans précédent les baisses de production promises, elle a peu à peu relâché ses efforts.

Les pays de l’Opep sont des "Etats souverains" et on ne peut pas "les forcer à respecter leurs quotas", a toutefois souligné le délégué.

En novembre, les 11 membres soumis aux quotas (excluant l’Irak) pompaient 1,6 mbj de plus que leur plafond officiel, selon l’Agence internationale de l’Energie.

Et la surproduction pourrait s’aggraver avec la montée en puissance de l’offre irakienne. Bagdad, qui vient d’attribuer aux majors internationales plusieurs champs pétrolifères géants, ambitionne de quintupler son offre d’ici à 2016.

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