Sénégal : après avoir attaqué Sonko sur l’homosexualité, un activiste et un prêcheur arrêtés
L’activiste Bah Diakhaté et le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao ont été placés en garde à vue à Dakar après avoir attaqué le Premier ministre et ses récents propos sur l’homosexualité.
L’activiste Bah Diakhaté, interpellé lundi 20 mai par la Division des investigations criminelles (Dic, police judiciaire), s’est livré dans une vidéo à des attaques contre Ousmane Sonko après une déclaration de ce dernier sur le thème de l’homosexualité jeudi. Le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, placé en garde à vue mardi par les mêmes services, a reproché dans une autre vidéo au Premier ministre ce qu’il dénonce comme de la complaisance vis-à-vis de l’homosexualité.
Les deux hommes font l’objet d’investigations pour « diffusion de fausses nouvelles » et « offense » à l’encontre du chef du gouvernement, a dit la même source.
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« Pas accepté, mais toléré »
Le débat sur l’homosexualité a resurgi au Sénégal après les propos prononcés jeudi par Ousmane Sonko à l’occasion de la visite de l’opposant de gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon. Le Premier ministre, chantre d’un souverainisme et panafricanisme empreint de préoccupations sociales et de valeurs traditionnelles, a critiqué les tentatives des pays occidentaux d’imposer leur mode de vie aux pays africains et de faire pression pour la légalisation de l’homosexualité. Il a parlé de « casus belli ».
L’homosexualité est largement considérée comme une déviance au Sénégal, où la loi réprime d’un emprisonnement d’un à cinq ans les actes dits « contre nature avec un individu de son sexe ».
Ousmane Sonko a réclamé le respect des pays occidentaux pour les spécificités des sociétés africaines pour lesquelles selon lui « la question des genres n’est pas nouvelle » et qui « les [gèrent] à leur façon ». « Depuis l’aube des temps jusqu’à présent, les sociétés ont vécu avec ces phénomènes et il n’y a jamais eu de persécution, ni ici au Sénégal, ni nulle part en Afrique », a-t-il déclaré. Si le fait « n’est pas accepté, il est toléré », a-t-il dit.
Des cercles proches des religieux, des opposants et des militants ont reproché à Ousmane Sonko d’avoir défendu la tolérance vis-à-vis de l’homosexualité et d’avoir offert à Jean-Luc Mélenchon une tribune pour plaider la cause des minorités sexuelles.
(Avec AFP)
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