Au Togo, les députés entérinent le passage à un régime parlementaire

La nouvelle Assemblée nationale a acté le passage à une Vème République, dans laquelle le pouvoir sera concentré entre les mains d’un président du Conseil des ministres. Ce rôle devrait échoir à Faure Essozimna Gnassingbé, qui pourrait être investi dans les prochaines semaines.

Le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, à Berlin le 20 novembre 2023. © Getty Images via AFP

Le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, à Berlin le 20 novembre 2023. © Getty Images via AFP

Publié le 22 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Les députés togolais élus fin avril ont acté mardi 21 mai le passage à un régime parlementaire. « Nous allons œuvrer ensemble pour construire notre pays, l’opposition et la majorité écrasante », a annoncé après cette session inaugurale Kayi Raymonde Lawson, députée du parti de la majorité, l’Union pour la République (Unir), qui a remporté 108 des 113 sièges parlementaires à l’issue des élections législatives du 29 avril.

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La nouvelle Constitution, adoptée définitivement le 19 avril et promulguée le 6 mai, fait basculer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, et dans une Vème République où le pouvoir sera désormais concentré entre les mains d’un président du Conseil des ministres, sorte de super-Premier ministre.

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Ce rôle échoit de droit au président du parti majoritaire à l’Assemblée nationale, à savoir au président Faure Essozimna Gnassingbé, chef de l’Unir. Au pouvoir depuis 2005, ce dernier devrait être investi dans ses nouvelles fonctions dans les prochaines semaines. La nouvelle Constitution lui permet de rester aux rênes du pays aussi longtemps que son parti remportera les élections législatives, qui auront lieu tous les six ans.

L’opposition dénonce un « hold-up électoral »

Le camp présidentiel affirme que ce changement constitutionnel assure plus de représentativité, tandis que l’opposition y voit un moyen pour Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir, alors que la précédente Constitution ne lui permettait que de briguer un dernier mandat présidentiel en 2025. La présidence de la République devient une fonction purement honorifique.

« Nous devons améliorer notre système électoral pour qu’il y ait moins de contestations après les élections, car avons enregistré beaucoup de contestations lors des dernières élections », a déclaré le doyen des députés, Tchabouré Gogué, président du parti d’opposition ADDI, qui a présidé la séance.

L’opposition, qui n’a obtenu que cinq sièges à l’Assemblée selon les résultats définitifs des élections annoncés la semaine dernière, a dénoncé un « hold-up électoral », des « fraudes massives » et appelé à la « mobilisation » des Togolais, sans préciser les actions envisagées. Les tentatives de manifestation contre la nouvelle Constitution sont restées lettre morte, les autorités ayant empêché les leaders de l’opposition de se réunir.

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(Avec AFP)

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