Copenhague : un accord à l’arraché, mais décevant

Jugé « insuffisant » de l’aveu même du président Barack Obama, un accord a été conclu in extremis sur la déclaration politique de Copenhague. Pour l’obtenir, les chefs d’Etat de la planète ont dû jouer les prolongations.

Publié le 19 décembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Un accord "significatif" et "sans précédent" sur le climat a été obtenu, mais les progrès enregistrés sont "insuffisants", a déclaré le président américain Barack Obama.

Celui-ci a quitté la capitale danoise avant même l’adoption formelle de l’accord par les délégations à la conférence. Il a notamment reconnu qu’un accord avec des engagements légalement contraignants serait "très difficile" à obtenir et prendrait du temps.

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De nouvelles négociations auront lieu à Bonn "dans six mois" pour préparer la prochaine conférence climat de Mexico fin 2010, a indiqué le président français Nicolas Sarkozy, qui a estimé que l’absence de l’objectif de 50% de réduction des émissions d’ici 2050 constituait une "déception".

Les objectifs de réduction d’émissions décidés en janvier
"L’engagement collectif des pays industrialisés est d’apporter des ressources nouvelles et supplémentaires" aux pays les plus vulnérables d’un montant total de 30 milliards de dollars, selon le projet de déclaration adopté vendredi soir dont l’AFP a obtenu copie. Les Etats-Unis se sont engagés à verser 3,6 milliards de dollars.

Le document prévoit de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels, l’objectif affiché de la conférence sur le climat.

Mais les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés à l’horizon 2020 ne seront décidés qu’en janvier, selon des diplomates.

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Tous les pays industrialisés "ont accepté de donner par écrit" ces engagements, a précisé le président Sarkozy.

Le choc Chine-Etats-Unis
Les négociations débutées depuis 12 jours butaient sur l’épineuse question de la répartition des efforts pour contrer le réchauffement. Washington et Pékin notamment s’opposaient sur ce point.

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Par deux fois vendredi M. Obama et le Premier ministre chinois Wen Jiabao ont discuté en bilatéral sur les sujets opposant les deux premiers pollueurs de la planète: les garanties de vérification des engagements, le financement de la lutte contre le réchauffement et le niveau des émissions.

M. Obama a ensuite rendu compte de ses entretiens aux dirigeants européens, qui ont multiplié les consultations depuis jeudi.

Une nouvelle version du projet de déclaration politique avait été soumise en fin d’après-midi aux dirigeants, qui comportait alors un objectif mondial de réduction de 50% des émissions mondiales de gaz à effet de serre à horizon 2050.

Un objectif auquel la Chine et les autres grands émergents refusaient obstinément mois de souscrire tant que les pays industrialisés ne réhausseront pas leurs ambitions pour leurs propres réductions d’émissions d’ici 2020.

L’Inde et le Brésil rentrent en jeu
Selon les scientifiques, ces engagements devraient viser des réductions de -25 à -40% en 2020 par rapport à 1990 pour permettre de contenir l’envolée du thermomètre mondial.

Face à la difficulté d’accorder les points de vue, le Premier ministre indien Manmohan Singh avait appelé à prolonger les négociations en 2010 pour parvenir à "un accord réellement global et une réponse authentiquement solidaire au changement climatique".

A l’inverse, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui a quitté vendredi soir la capitale danoise, était apparu déterminé à faire bouger les lignes dans la capitale danoise.

Il s’était déclaré prêt à "faire un sacrifice" pour aider financièrement les pays les plus vulnérables et permettre un accord, faisant bouger les lignes de partage traditionnelles entre pays industrialisés, responsables "historiques" du CO2 accumulé dans l’atmosphère, et pays en développement.

100 milliards d’euros
Cette déclaration politique des leaders, destinée à servir de "chapeau" à un accord plus global visait à débloquer les négociations menées sous l’égide de l’ONU.

Les différentes versions qui se sont succédé visaient toujours à limiter le réchauffement planétaire à 2°C maximum par rapport aux niveaux pré-industriels.

Le package d’aide aux pays pauvres pour s’adapter était prévu pour atteindre progressivement 100 milliards de dollars par an d’ici 2020.
 

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