Colère israélienne après la reconnaissance de l’État de Palestine par plusieurs pays européens

L’État hébreu dénonce « une récompense pour le terrorisme » alors que l’offensive terrestre sur Rafah se poursuit.

La plaque à l’entrée de l’ambassade palestinienne à Madrid, alors que le Premier ministre espagnol a annoncé que l’Espagne reconnaîtra la Palestine en tant qu’État le 28 mai 2024. © Thomas COEX / AFP

La plaque à l’entrée de l’ambassade palestinienne à Madrid, alors que le Premier ministre espagnol a annoncé que l’Espagne reconnaîtra la Palestine en tant qu’État le 28 mai 2024. © Thomas COEX / AFP

Publié le 23 mai 2024 Lecture : 3 minutes.

Israël ne décolère pas après la décision de trois pays européens de reconnaître l’État de Palestine, en pleine guerre entre son armée et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza où les bombardements se poursuivent.

La création d’un État palestinien viable apparaît comme une perspective très incertaine en raison notamment de l’absence de pourparlers en ce sens et de la colonisation juive en Cisjordanie occupée.

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Mais cette reconnaissance est considérée comme une victoire diplomatique pour l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas alors que l’État de Palestine est reconnu, selon elle, par 142 des 193 État membres de l’ONU, essentiellement non occidentaux.

Par ailleurs, elle constitue un nouveau revers pour Israël après que le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a demandé l’émission de mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour des « crimes contre l’humanité » présumés, en même temps que contre les dirigeants du Hamas.

« Israël ne restera pas silencieux sur cette question » de reconnaissance, a tonné le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz, en annonçant la convocation des ambassadeurs d’Espagne, d’Irlande et de Norvège, et le rappel pour consultations des ambassadeurs israéliens dans ces trois pays.

Après leur annonce, la Colombie a confirmé son projet d’ouvrir une ambassade à Ramallah, ville de Cisjordanie occupée où siège l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Début mai, le président colombien, dont le pays était un allié clé d’Israël en Amérique latine, a annoncé la rupture des liens diplomatiques entre les deux pays, qualifiant le gouvernement du Premier ministre israélien de « génocidaire » dans sa conduite de la guerre à Gaza.

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« Moments historiques »

La reconnaissance de l’État de Palestine est « une récompense pour le terrorisme », a lancé Benyamin Netanyahou, farouche opposant à l’idée d’un tel État aux côtés d’Israël. « À ce mal, on ne peut pas donner un État. »

« Après que l’organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah (…) ces pays ont choisi de récompenser le Hamas (…) et de reconnaître un État palestinien », a souligné Katz.

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Le mouvement islamiste palestinien a salué la reconnaissance comme une « étape importante » et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), seul représentant officiel des Palestiniens sur la scène internationale, a parlé de « moments historiques ». Les pays arabes l’ont saluée également.

À Washington, principal soutien d’Israël, le président américain Joe Biden, a réitéré qu’un « État palestinien (devait) voir le jour au travers de négociations directes entre les parties, non par la reconnaissance unilatérale ».

« Opération plus ciblée et limitée »

Ces derniers développements interviennent alors que les soldats israéliens poursuivent leurs opérations au sol « contre des cibles du Hamas » dans des secteurs de Rafah.

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Les États-Unis, qui ont menacé de cesser certaines livraisons d’armes à Israël en cas d’offensive terrestre de grande ampleur à Rafah où plus d’un million de civils sont piégés, ont jugé que l’opération était désormais « plus ciblée et limitée », tout en disant préoccupé par le sort des civils sur place.

En entrant avec leurs chars dans l’est de Rafah, les militaires ont aussi pris le contrôle du côté palestinien du point de passage éponyme avec l’Égypte, principale entrée des aides humanitaires, pour ensuite le fermer. Depuis, l’acheminement des aides sont quasiment à l’arrêt alors que selon l’ONU 1,1 million de Palestiniens à Gaza font face à des « niveaux de faim catastrophiques ».

(Avec AFP)

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