Guinée : pressions internationales pour une « transition de courte durée »

Le groupe de contact international sur la Guinée, réuni dimanche à Ouagadougou, a pressé les militaires au pouvoir à Conakry d’accepter une « transition de courte durée » pour organiser rapidement des élections, dix jours après la tentative d’assassinat du chef de la junte.

Publié le 14 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous tenons à rappeler (. . . ) la nécessité de la mise en place rapide d’une nouvelle entité de transition apaisée, de courte durée, devant conduire la Guinée vers des élections démocratiques et transparentes", a déclaré le président de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Mohamed Ibn Chambas.

La communauté internationale réitérait sa position alors même que le N°1 du régime guinéen, victime le 3 décembre d’une tentative d’assassinat, reste hospitalisé au Maroc, invisible et muet.

la suite après cette publicité

Le capitaine Moussa Dadis Camara, porté au pouvoir par l’armée il y a près d’un an, a été blessé à la tête par son propre aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, di Toumba, qui a ouvert le feu sur lui, au sein même d’un camp militaire.

La semaine dernière, le ministre de la Défense, le général Sékouba Konaté, a pris les commandes du pays "par intérim". Ces derniers jours, il a enjoint les soldats à "sécuriser" et "mettre en confiance" les civils. Il a aussi appelé l’armée à mater les "brigands" en son sein et à bannir "l’indiscipline".

Konaté soutenu par les Etats-Unis

Cette autocritique de l’armée, très médiatisée, a été plutôt bien accueillies par l’opposition, deux mois et demi après le terrible massacre de manifestants par les forces de sécurité, le 28 septembre, à Conakry.

la suite après cette publicité

Les Etats-Unis ont jugé opportun mercredi de "tendre la main" au général Sékouba Konaté et la France a également paru le soutenir.

Dimanche, le groupe de contact – composé de représentants du Conseil de sécurité des Nations unies, de la Cedeao, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, etc. – devait rencontrer aussi bien le pouvoir guinéen que son opposition.

la suite après cette publicité

Il devait écouter d’abord les "Forces vives" (opposition, syndicats, société civile) puis les délégués de la junte et le président burkinabè Blaise Compaoré, que la Cedeao avait choisi comme médiateur dans la crise guinéenne.

Pour le représentant de l’UA, Ibrahima Fall, coprésident du groupe de contact, "les événements du 28 septembre et du 3 décembre montrent (. . . ) l’impérieuse nécessité de très vite sortir la Guinée de cette situation et de faire en sorte que la médiation débouche sur une transition très courte qui, elle-même, débouchera sur le retour à l’ordre constitutionnel".

Bientôt une force d’interposition ?

Pour le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTD), Ibrahima Fofana, du côté de l’opposition, le fait que le capitaine Camara soit "mis hors-jeu" faciliterait "la sortie de crise".

Par ailleurs, Mohamed Ibn Chambas a proposé le "déploiement préventif d’une force de protection des civils et d’assistance humanitaire" pour contribuer "à l’instauration d’un climat de sécurité pour la population guinéenne".

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme avait dénoncé jeudi "les arrestations arbitraires" effectuées en Guinée dans le cadre de la traque du militaire ayant tiré sur le chef de la junte.

La FIDH s’était aussi inquiétée des "risques de tortures et d’exécutions sommaires pour les personnes arrêtées".

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Dadis cible de tirs

Contenus partenaires