Soudan : accord Nord-Sud sur des réformes démocratiques
Les dirigeants soudanais du nord et du sud du pays sont parvenus à un accord sur l’introduction de réformes démocratiques avant les élections prévues l’an prochain et le référendum sur l’indépendance du Sud, ont déclaré des responsables dimanche.
Le régime soudanais et l’ancienne rébellion sudiste sont parvenus dimanche à un accord sur l’introduction de réformes démocratiques dans l’optique des élections d’avril 2010, premier scrutin libre depuis 1986, et le référendum sur l’indépendance du Sud prévu en janvier 2011.
Ce développement doit permettre d’apaiser les tensions qui menaçaient l’accord ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies d’une guerre civile entre le nord et le sud du Soudan à l’origine de deux millions de morts.
"Nous annonçons un accord entre les deux partenaires sur tous les points qui étaient auparavant source de contentieux sur la loi relative au référendum dans le Sud-Soudan", a dit Nafie Ali Nafie, numéro deux du Congrès national, le parti au pouvoir.
"La fin de la crise entre les deux partenaires"
Les deux parties sont également convenues d’"examiner la loi relative à la sécurité nationale et les renseignements afin de parvenir à un accord et le soumettre au Parlement", a dit M. Nafie, lors d’une conférence de presse avec le secrétaire général du Mouvement de libération du Soudan (SPLM, ex-rébellion sudiste), Pagan Amum.
"Avec cet accord, nous annonçons la fin de la crise entre les deux partenaires", a pour sa part déclaré Pagan Amum.
Les détails de l’accord seront annoncés après consultation de toutes les forces politiques du pays, a-t-il précisé, ajoutant que les députés qui boycottaient le Parlement depuis 45 jours commenceraient à participer aux séances "dans les 24 heures".
L’annonce survient après une série de réunions depuis jeudi entre le président soudanais Omar el-Béchir et le dirigeant sudiste Salva Kiir, également premier vice-président du Soudan.
Le SPLM n’avait jusque-là pas réussi à s’entendre avec le Parti du Congrès national du président Béchir sur des réformes démocratiques à même de garantir la bonne tenue des élections d’avril 2010 –le premier scrutin multipartite depuis 24 ans– et du référendum de début 2011 sur la sécession du Sud-Soudan.
Ces réformes sont des aspects phares de l’accord de paix.
Pression américaine
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, avait assuré jeudi que l’émissaire américain pour le Soudan, Scott Gration, se rendrait sur place ce week-end pour tenter d’apaiser les tensions.
Elle avait également appelé les parties à la retenue après que des locaux du parti du président Béchir eurent été incendiés à la suite de l’arrestation de dirigeants sudistes, dont Pagan Amum, qui devaient participer à une manifestation jugée "illégale" par les autorités.
"Nous savons que les prochains mois seront difficiles", avait dit Mme Clinton. "Il est vital que toutes les parties redoublent d’efforts pour régler les problèmes à travers le dialogue et sans violence", avait-elle ajouté, soulignant que le Soudan était une "priorité" pour l’administration Obama.
Washington avait annoncé en octobre une diplomatie plus active envers le régime soudanais, renforçant à la fois les incitations et la menace de sanctions.
Le Soudan, plus grand pays d’Afrique fort de 39 millions d’habitants dont près de 20 millions d’électeurs potentiels, est dirigé depuis 1989 par le président Béchir. Il n’a pas connu d’élections libres depuis 1986.
L’inscription des citoyens sur les listes électorales pour les élections présidentielle, législatives et régionales vient de prendre fin.
Au 1er décembre, 11 millions de personnes s’étaient inscrites et les autorités avaient dû proroger la période d’enregistrement d’une semaine, à la demande des partis d’opposition et des ex-rebelles sudistes.
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