Aziz réclame 36 millions d’euros aux hommes d’affaires arrêtés
Le président mauritanien a affirmé que les trois hommes en garde à vue depuis jeudi dernier doivent rembourser 14 milliards d’ouguiyas (36 millions d’euros). L’opposition accuse Mohamed Ould Abdel Aziz de mener une lutte « sélective » contre la corruption.
Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé que les trois hommes d’affaires en garde à vue depuis le 3 décembre dans le cadre de la "lutte contre la gabegie" allaient devoir rembourser plus de 14 milliards d’ouguiyas (36 millions d’euros).
Combattre la gabegie
"Cette affaire est claire et porte sur 14 milliards d’ouguiya dont ont profité des individus sans contrepartie et sans rendre la moindre prestation aux populations ou à l’Etat et ce montant doit être impérativement remboursé" a affirmé Ould Abdel Aziz dans une déclaration publiée mercredi.
Le président mauritanien dont le pays celèbre mercredi la journée internationale de lutte contre la corruption par une marche populaire de soutien à sa politique anti-corruption, a martelé avec force sa détermination à "combattre la gabegie sous toutes ses formes".
Rejetant les accusations de l’opposition qui qualifie de "selective" les mesures prises dans ce cadre, il a affirmé qu’il "n’a de compte à régler qu’à ceux qui se sont livrés au pillage des biens de l’Etat pendant 20 ou 30 ans et qui ont mis le pays en ruine".
"Je regrette beaucoup que certains défendent ce genre de pratiques alors que dans le passé ils en dénonçaient les auteurs et leurs faisaient porter la responsabilité de la déliquescence du pays estimant que c’est le fruit de la gabegie, du détournement des deniers publics et de la corruption et je suis désolé qu’ils en arrivent aujourd’hui à défendre de tels comportements", a-t-il ajouté.
Désaccord sur le paiement des intérêts
L’opposition avait critiqué lundi dans une conférence de presse la politique suivie par le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz dans ce domaine, la qualifiant de "sélective" et exigeant un cadre consensuel pour le traitement des abus commis sous la présidence de Maaouiya Ould Taya (1984-2005).
Les trois hommes d’affaires en garde à vue à la brigade de la police chargée des crimes économiques sont accusés d’avoir réçu des "transferts illicites" de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) entre 2001 et 2002.
Selon leurs avocats, ils avaient accepté de rembourser cet argent mais ils continuent de rejeter la demande de la BCM de "payer des intérêts qui correspondraient à la période considérée".
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