Rajoelina qualifie de « haute trahison » l’accord sur le futur gouvernement

Les leaders de trois mouvances malgaches se sont entendus mardi à Maputo sur la répartition des postes au sein du gouvernement de transition mais le nouvel homme fort de Madagascar Andry Rajoelina, absent à cette réunion, a rejeté cet accord le qualifiant d’acte de « haute trahison ».

Publié le 9 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le président déchu Marc Ravalomanana et les ex-présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy ont établi à Maputo la liste de leurs candidats au gouvernement de transition, conformément à un accord signé en novembre à Addis Abeba.

Les trois leaders ainsi que le président de transition Andry Rajoelina s’étaient alors entendus pour former un gouvernement dans lequel chaque mouvance devait recevoir six portefeuilles.

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Selon la répartition établie à Maputo, la mouvance Ravalomanana obtient le Commerce et les Affaires étrangères, Ratsiraka les Finances et l’Energie et Zafy l’Environment et les Mines.

Ils ont laissé plusieurs ministères clés à Andry Rajoelina, dont la Justice, l’Armée, l’Economie et l’Industrie.

Mais ce dernier a rejeté le document signé mardi à Maputo par les leaders des trois autres mouvances.

Cet accord "porte atteinte à la souveraineté nationale" et constitue un acte de "haute trahison", affirme la présidence de transition dans un communiqué diffusé mardi soir à Antananarivo. M. Rajoelina avait refusé de participer à cette réunion expliquant ne pas vouloir négocier à l’étranger la composition du futur gouvernement.

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Rajoelina "prendra les dispositions qui s’imposent"

En s’entendant ainsi, "les trois mouvances ont exprimé leur volonté d’éliminer Andry Rajoelina de la tête de l’Etat" et "de sortir de la Charte de la transition", poursuit la présidence indiquant, sans plus de détails, que M. Rajoelina "prendra les dispositions qui s’imposent".

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Les quatre leaders avaient signé le 9 août, lors d’une première rencontre à Maputo, un accord sur une période de transition destinée à mettre un terme à la grave crise politique qui affecte Madagascar depuis janvier.

Cet accord prévoit notamment l’instauration d’un nouveau gouvernement de transition composé de 32 ministres et l’organisation d’élections d’ici fin 2010.

Le chef de la médiation internationale Joaquim Chissano avait auparavant qualifié l’issue de cette rencontre de "pas en avant". "Maintenant, nous allons voir quels en sont les résultats", avait déclaré à la presse l’ancien chef de l’Etat mozambicain.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), également médiateur dans cette crise, s’est cependant dit très "inquiet de l’impasse dans laquelle est plongée la formation du gouvernement d’unité nationale à Madagascar, ce qui pourrait compromettre les progrès réalisés jusqu’à présent pour mettre fin à la crise".

Lâché par l’armée et sous la pression de manifestations qui avaient fait une centaine de morts, M. Ravalomanana avait été contraint de quitter le pouvoir le 17 mars. Il avait cédé ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait remis à M. Rajoelina, alors maire d’Antanarivo.

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