« Coup d’État » en RDC, Diomaye Faye-Macron, William Ruto, Dangote et cybercriminels : les 5 infos qu’il ne fallait pas rater
« Tentative de coup d’État » en RDC, Entretiens exclusifs avec le président kényan William Ruto et l’hommes d’affaires nigérian Aliko Dangote, Bassirou Diomaye Faye bientôt chez Emmanuel Macron, état des lieux de la cybermenace en Afrique : Les cinq articles qu’il ne fallait pas manquer cette semaine.
Bonjour à toutes et tous,
Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique, qui fait le point, pour vous, sur les cinq articles qu’il ne fallait absolument pas rater au cours de sept derniers jours. Nous sommes heureux de célébrer avec vous la 30e édition de cette newsletter, à laquelle vous pouvez vous inscrire ci-dessous.
Au programme de cette 30e édition du Brief :
• « Tentative de coup d’État » en RDC : Kinshasa parano
• Notre entretien exclusif avec le président kényan, William Ruto
• Bassirou Diomaye Faye bientôt chez Emmanuel Macron
• Interview, en vidéo, avec le milliardaire nigérian Aliko Dangote
• Raçongiciels et « dépeçage de cochon » : l’Afrique cybervulnérable ?
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1. Kinshasa parano : en RDC, une « tentative de putsch » et beaucoup de questions
Les faits. Un groupe d’hommes armés, conduits par Christian Malanga, a mené plusieurs attaques au cœur de Kinshasa, le dimanche 19 mai. Revêtus d’uniformes militaires, certains portant les couleurs de l’ancien Zaïre, le commando est parvenu à se frayer un passage jusque dans l’enceinte du palais de la Nation, où se trouvent les bureaux du président, Félix Tshisekedi. Ils ont également lancé une attaque violente sur le domicile de Vital Kamerhe. Qualifiée de « tentative de coup d’État » par le porte-parole de l’armée congolaise, l’opération a finalement été contrée par les forces de sécurité et l’armée congolaises. Plusieurs individus ont été arrêtés, et une partie des membres de l’escouade, dont son chef, ont été « neutralisés ».
Le choc. L’assaut et la « prise » du palais de la Nation ont été – partiellement – diffusés en direct sur les réseaux sociaux, notamment sur les comptes « officiels » de Christian Malanga. Dans une de ses diatribes filmées au téléphone portable, Malanga a notamment lancé, pour justifier son action : « On ne peut pas vivre avec des gens comme Kamerhe ou Félix [Tshisekedi]. » De nombreuses vidéos amateur – plus ou moins identifiables – ont ensuite inondé les réseaux sociaux congolais. On y voit notamment l’arrestation de plusieurs membres du groupe, qui apparaissent à visage découvert, ou encore des images du corps sans vie du chef du commando.
Rumeurs et spéculations. La thèse du coup d’État avorté peine à convaincre au sein de certaines franges de la population congolaise. C’est en particulier le cas dans les rangs des partisans de Vital Kamerhe. L’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi – au début du premier mandat de ce dernier –, qui, après avoir été condamné à vingt ans de prison, a été acquitté en appel, est revenu sur le devant de la scène politique. Après avoir été nommé vice-Premier ministre en mars 2023, il a été élu sans surprise, le mercredi 22 mai, à la présidence de l’Assemblée nationale. Certains de ses partisans font un lien direct entre l’élection programmée de leur champion au perchoir et l’attaque de sa résidence privée. Les conclusions de l’enquête sont d’autant plus impatiemment attendues.
2. Bassirou Diomaye Faye bientôt chez Emmanuel Macron
Première visite. Jeune Afrique l’a révélé le jeudi 23 mai : Bassirou Diomaye Faye, le plus jeune président du Sénégal, est attendu à Paris le 20 juin. Il participera au sommet de l’Alliance du vaccin (Gavi), coorganisé avec l’Union africaine (UA). Il sera reçu par son homologue, Emmanuel Macron, à cette occasion. C’est la première visite officielle du nouveau président sénégalais en Europe, mais loin d’être son premier déplacement à l’étranger : Bassirou Diomaye Faye a en effet réservé la primeur des ses déplacements internationaux à ses voisins, de la Mauritanie à la Guinée, en passant par la Gambie et la Guinée-Bissau.
Refondation ? Si, dès son discours d’investiture, Bassirou Diomaye Faye a voulu se montrer rassurant vis-à-vis de son « partenaire » français, les discussions devraient être franches entre les deux hommes. Le président sénégalais et son Premier ministre, Ousmane Sonko, tenants d’une ligne patriote et souverainiste, ont en effet plusieurs fois critiqué Paris. Au menu des sujets de crispation : la question de la réforme du franc CFA, les accords économiques liant la France – et plus largement, l’Union européenne – et le Sénégal, ou encore l’avenir de la base militaire française à Dakar.
3. RDC-Rwanda, Haïti, climat… Les vérités de William Ruto
M23, un problème congolais ? Le président kényan a accordé un entretien exclusif, en vidéo, à Jeune Afrique et The Africa Report, en marge de l’Africa CEO Forum, un événement organisé par Jeune Afrique Media Group qui s’est tenu les 16 et 17 mai à Kigali. Il a notamment fermement réfuté le fait que le M23, le groupe rebelle qui est aujourd’hui aux portes de Goma, était soutenu par le Rwanda, malgré les récents rapports des experts des Nations unies qui affirment le contraire. « En tant que chefs d’État, lors d’une réunion, nous avons demandé : le M23, les membres de ce groupe sont-ils des Rwandais ou des Congolais ? Et la RDC nous a dit : ‘Ce sont des Congolais.’ Fin du débat. Si ce sont des Congolais, comment est-ce que cela devient un problème du Rwanda ? Comment est-ce que cela devient un problème de Kagame ? » a-t-il notamment déclaré.
Haïti et l’humanité. William Ruto, qui, après cet entretien, s’est envolé pour les États-Unis, où il a notamment rencontré Joe Biden, est aussi revenu sur la polémique qui fait rage dans son pays sur l’envoi de troupes en Haïti dans le cadre d’une mission de la paix largement financée par Washington, alors que les États-Unis n’envoient pas d’hommes sur place. « Nous ne faisons pas cela pour l’Amérique, ni pour personne d’autre, nous faisons cela pour l’humanité. Les Haïtiens sont des Africains, comme nous. Les Haïtiens sont des êtres humains », a-t-il expliqué.
4. Le « rêve africain » d’Aliko Dangote
Raffinage texan. Également présent à Kigali pour l’Africa CEO Forum, le Nigérian Aliko Dangote est revenu, dans un entretien exclusif, sur la stratégie de son groupe, du secteur des engrais au marché du ciment, en passant par le raffinage. Le CEO a notamment expliqué la décision de continuer d’acheter du pétrole texan malgré l’offre domestique, pour assurer la stabilité de l’activité dans sa raffinerie nigériane. « Vingt-quatre millions de barils, ce n’est vraiment rien. Cela représente environ deux cargaisons par mois, ce qui équivaut à environ 10 % de notre demande totale à pleine capacité », a-t-il tempéré.
« Rêve africain ». Il est également revenu sur le calendrier de l’introduction de son groupe à la Bourse du Nigeria, jugeant qu’elle devrait intervenir « d’ici à la fin de l’année ». L’homme d’affaires a aussi livré sa vision d’une économie africaine réellement intégrée. « Pour que l’Afrique fonctionne, nous devons nous assurer que nos marchés régionaux, tous, fonctionnent. Et, en plus de cela, il faut aussi que la Zlecaf fonctionne, a-t-il martelé. Nous, entrepreneurs africains, nous devons travailler pour le progrès du continent. Personne d’autre que nous ne peut le développer. » Un mantra qu’il traduit ainsi, pour ce qui concerne ses activités dans les hydrocarbures : « Mon rêve personnel est en fait de nous assurer que la plupart de nos matières premières viennent d’Afrique, de raffiner et de vendre sur notre propre marché. »
5. Rançongiciels et « dépeçage de cochon » : une Afrique cybervulnérable ?
Deux chiffres : 23 %, et 5,1 millions de dollars. Le premier est le niveau d’augmentation du nombre de cyberattaques hebdomadaires par entreprise en 2023 ; le second est le coût moyen de chaque attaque par rançongiciel. L’augmentation galopante de la cybercriminalité est un phénomène profondément toxique pour l’économie du continent, où entreprises, institutions, et même particuliers sont plus vulnérables qu’ailleurs.
Modus operandi et crime organisé. Notre infographie décrypte l’évolution des techniques mises en place par les cybercriminels. Certaines ont des noms pour le moins fleuris, à l’image du « dépeçage de cochon », une escroquerie particulièrement élaborée mêlant intelligence artificielle et manipulation psychologique aux habituelles techniques de « cyberarnaque ». En parallèle de cette sophistication des modus operandi, les cybercriminels sont également de plus en plus structurés, au point qu’Interpol est parvenu à dresser une ébauche de cartographie des groupes de ce crime organisé d’un nouveau genre.
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