Mozambique : réunion inter-malgache sans Rajoelina

Les représentants de trois mouvances politiques malgaches discutaient vendredi à Maputo des blocages qui empêchent la formation de leur gouvernement d’union, mais la portée de la réunion était limitée par l’absence de l’actuel homme fort de la Grande Ile, Andry Rajoelina.

Publié le 5 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le président déchu Marc Ravalomanana et les deux ex-présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy, étaient toujours enfermés à huis clos en début de soirée pour des discussions menées sous l’égide du chef de la médiation internationale, Joaquim Chissano.

"Il y aura un échange des points de vues et de positions et après, on pourra discuter de la manière de poursuivre en prenant en considération l’absence d’un mouvement", a expliqué M. Chissano au début de la rencontre.

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L’absence d’Andry Rajoelina "gêne tout le monde parce qu’il fallait qu’il soit là pour que cet échange de points de vue soit complet", a poursuivi l’ancien président mozambicain.

Le président des autorités de transition malgache a refusé de se rendre à Maputo, estimant que les difficiles négociations en cours devaient se poursuivre sur la Grande Ile.

"J’espère que la réunion sera un succès"

"La mouvance Rajoelina ne partira pas du pays. C’est insensé de constituer un gouvernement à l’extérieur de Madagascar. Madagascar est un pays souverain; la formation du gouvernement devrait se faire ici", a déclaré jeudi Julien Reboza, membre de la Haute autorité de transition.

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"Il ne s’agit pas de former un gouvernement depuis l’étranger, mais de continuer les négociations entamées à l’étranger parce que deux présidents vivent à l’étranger", a rétorqué M. Chissano.

Pour des raisons de sécurité, MM. Ravalomanana et Ratsiraka vivent en exil, en Afrique du Sud et en France respectivement.

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"J’espère que la réunion sera un succès", a déclaré à l’AFP ce dernier lors d’une suspension de séance. "Mais nous avons commencé ce matin, il faudra encore un jour deux avant d’annoncer un quelconque résultat", a ajouté M. Ratsiraka.

Secoué par des crises à répétition depuis les années 70, Madagascar a de nouveau plongé dans le désordre fin 2008: un mouvement populaire a forcé le président Ravalomanana à remettre les pouvoirs à un directoire militaire, qui les a immédiatement transférés à M. Rajoelina, ex-maire d’Antananarivo.

Blocages sur le gouvernement d’union

Pour sortir de cet imbroglio, les quatre leaders s’étaient entendus au cours de négociations à Maputo en août sur la mise en place d’institutions transitoires en attendant l’organisation d’une élection présidentielle d’ici fin 2010.

La mise en oeuvre de ces accords est toutefois resté bloquée, aucun consensus n’ayant pu être obtenu sur la répartition des principaux postes au sein des institutions de transition.

Le 6 novembre, une rencontre entre les quatre mouvances malgaches à Addis Abeba avait permis de franchir une nouvelle étape: les parties s’étaient mises d’accord pour qu’Andry Rajoelina préside les autorités de transition, avec deux co-présidents et un Premier ministre, représentants les trois autres mouvances.

Depuis, la situation piétine à nouveau, les parties n’arrivant pas à s’entendre sur la composition du gouvernement d’union, dans lequel chaque mouvance doit recevoir 6 portefeuilles.

L’attribution du ministère de la Justice, revendiqué par les mouvances de MM. Rajoelina et Ravalomanana, est l’un des principaux écueils.

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