Gaza : Israël accusé d’avoir visé un camp de déplacés près de Rafah
Selon les autorités du Hamas, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans ce bombardement, le 26 mai au soir.
Des responsables palestiniens ont accusé ce 27 mai Israël d’avoir bombardé un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tuant au moins 35 personnes. L’armée israélienne affirme pour sa part avoir frappé un complexe du Hamas dans lequel opéraient « d’importants terroristes ».
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« Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué. Elle a accusé Israël d’avoir « délibérément visé » le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), au nord-ouest de Rafah.
Selon les autorités du Hamas, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans ce bombardement le 26 mai au soir. « Nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère », a écrit le mouvement islamiste dans un communiqué, dénonçant un « horrible massacre ». Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté « un grand nombre » de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque.
Crimes de guerre
L’armée israélienne a affirmé pour sa part qu’un de ses avions avait « frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d’importants terroristes », dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar. « La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis », a-t-elle assuré dans un communiqué. Elle a en outre indiqué « avoir connaissance d’informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés ».
L’armée israélienne multiplie depuis le 7 mai les opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le weekend, malgré une décision le 24 mai de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire.
Des frappes dans d’autres zones de Rafah ont également été signalées le 26 mai en fin de journée. L’Hôpital Koweïtien a dit avoir reçu les corps de trois personnes, dont celui d’une femme enceinte.
À Tel-Aviv et dans le centre d’Israël, des sirènes d’alerte ont retenti le 26 mai dans l’après-midi, pour la première fois depuis des mois. L’armée israélienne a fait état de huit roquettes tirées depuis Rafah et a dit avoir bombardé cette ville en riposte.
Amnesty International a pour sa part demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête pour « crimes de guerre » sur trois frappes aériennes sur la bande de Gaza qui ont fait 44 morts, dont 32 enfants, en avril, selon l’ONG. Une responsable d’Amnesty, Erika Guevara-Rosas a affirmé que l’enquête de son organisation avait apporté « des éléments de preuve essentiels pointant des attaques illégales imputables à l’armée israélienne ».
Réunion à Bruxelles sur la Palestine
Selon un haut-responsable israélien, une réunion du cabinet de guerre s’est tenue dans la nuit du 26 au 27 mai afin d’évoquer les efforts destinés à obtenir une libération d’otages, retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre.
Après près de huit mois de guerre, les efforts internationaux se poursuivent pour arracher une trêve entre Israël et le Hamas. Peu avant une réunion du cabinet de guerre à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou a accusé le chef du Hamas dans le territoire palestinien, Yahya Sinouar, de « continuer d’exiger la fin de la guerre, le retrait des forces de défense israéliennes de la bande de Gaza et de laisser le Hamas intact, afin qu’il puisse perpétrer encore et encore les atrocités du 7-Octobre », a déclaré son bureau dans un communiqué, ajoutant que le Premier ministre « s’y opposait fermement ».
Au cours du week-end, des médias israéliens ont rapporté que David Barnea, le chef du Mossad (les services de renseignement israéliens), avait trouvé un accord avec le directeur de la CIA, William Burns, et le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, sur un nouveau cadre pour les négociations, lors d’une réunion à Paris.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège vont reconnaître le 28 mai officiellement l’État de Palestine. Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réuniront ce 27 mai à Bruxelles avec leurs homologues d’Arabie saoudite, du Qatar, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de la Jordanie, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Ligue arabe.
(avec AFP)
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