Présidentielle en Algérie : les soutiens se multiplient autour de la candidature de Tebboune
À moins de quinze jours de la convocation du corps électoral, Abdelmadjid Tebboune n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Mais les partis qui constituaient l’ancienne alliance présidentielle à l’époque de Bouteflika œuvrent déjà à sa réélection.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, n’a toujours pas indiqué s’il était candidat à sa propre succession. Il n’empêche, la vie politique s’emballe à l’approche du scrutin anticipé du 7 septembre. Une rencontre entre le chef de l’État et les 27 partis qui siègent dans les assemblées nationales et locales, le 21 mai, y a contribué, même s’il a essentiellement été question de politique étrangère.
Tebboune, le « cheval gagnant » de Bengrina
Depuis, pas moins de cinq partis, qui gravitent tous autour du régime, ont officiellement annoncé leur soutien à un second mandat d’Abdelmadjid Tebboune. Sans surprise, Abdelkader Bengrina, le patron du Mouvement El-Bina, a été le premier à déclarer, le 24 mai, que le chef de l’État sortant serait « le cheval sur lequel [il allait] parier avec tous ceux qui partagent la même approche ».
En marge de la réunion du conseil national de son parti, Bengrina a promis qu’El-Bina travaillerait pour constituer un arc national « formé d’une coalition de partis sans exclusive – la famille révolutionnaire, l’élite et les influenceurs servant de base politique aux futures institutions. »
Dès sa réélection, le 6 mai, à la tête de son parti, celui qui fut ministre du Tourisme et de l’Artisanat sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika s’attelait déjà à fédérer les formations politiques pour constituer un « front interne » favorable à la réélection du chef de l’État. Il soutenait alors que cette initiative visait à contrer « les menaces extérieures et à renforcer la cohésion sociale », loin de tout enjeu électoral.
Signe de sa proximité avec le régime, avec seulement 39 élus (sur 407) à l’Assemblée nationale, cet islamiste en costume d’alpaga est la personnalité politique la plus souvent reçue en audience à la Présidence. Cela lui confère une place assez particulière dans la « nouvelle Algérie » – expression qu’utilise volontiers Abdelmadjid Tebboune pour caractériser sa gouvernance.
FLN, RND, El-Bina… Tous se rallient ou vont le faire
C’est donc tout naturellement que Bengrina prend la tête des partis qui ont annoncé officiellement leur soutien à une seconde candidature de Tebboune. Parmi ceux qui lui ont emboîté le pas : El-Karama et le Rassemblement national démocratique (RND), que dirigeait l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia jusqu’à son incarcération, en 2019, pour diverses affaires de corruption.
Ces soutiens se sont exprimés au lendemain de la naissance de la Coalition des partis de la majorité pour l’Algérie, qui regroupe le RND, le Mouvement El-Bina, le Front de libération nationale (FLN) et le Front El-Moustakbal. Les deux derniers ne se sont pas encore exprimés, ce n’est plus qu’une question de temps.
« La situation actuelle exige que le prochain président de la République soit un homme de consensus autour duquel les Algériens se mobiliseront, pour une Algérie forte et respectée », justifie Mustapha Yahi, le secrétaire général du RND.
« Abdelmadjid Tebboune doit continuer à assurer la stabilité du pays et poursuivre les grandes réformes entamées au cours de son premier mandat », avance Mohamed Daoui, patron d’El-Karama. « Le président a un pays à gérer. Il n’a pas de temps [à consacrer aux] manœuvres électorales », estime pour sa part Bengrina.
La Présidence n’a pas, pour le moment, réagi à l’annonce de ces nombreux ralliements. Mais le front commun avance. Il annonce déjà avoir collecté des signatures et vouloir animer des meetings. Il devrait prochainement être rejoint par Sawt Echaab, le parti de Lamine Osmani, et par Tajamou’e Amel El-Djazair (TAJ), de Fatma-Zohra Zerouati, ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables en 2017, quand Abdelmadjid Tebboune était Premier ministre.
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