Election ivoirienne: les candidats réunis par Compaoré

Le président ivoirien Laurent Gbagbo et ses principaux opposants se sont retrouvés jeudi à Ouagadougou, autour du « facilitateur » Blaise Compaoré, pour redonner des perspectives au processus électoral, après le nouveau report de la présidentielle.

Publié le 3 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro et les deux leaders de l’opposition de Côte d’Ivoire, l’ex-président Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara, ont rejoint le chef de l’Etat burkinabè au palais présidentiel en fin de matinée. Cette réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), chargé de veiller à l’application de l’accord de paix signé en 2007, intervient alors que la présidentielle n’a pu se tenir le dimanche 29 novembre. Iln s’agit du sixième report des élections depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005. Le scrutin est censé clore la grave crise politico-militaire née en 2002 du coup d’Etat manqué de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) de M. Soro, qui contrôle depuis lors le nord du pays.

Au cours de cette rencontre, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) Robert Beugré Mambé devait faire un point d’étape du règlement des contentieux sur la liste électorale provisoire. Lancée la semaine dernière, cette phase doit en principe se terminer début janvier, mais le volume de "cas litigieux" à traiter (1,033 million sur 6,3 millions de personnes recensées) soulève des questions sur le respect du délai.

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"Arracher une date à Gbagbo"

Dans ce contexte, tant du côté de la CEI que du Premier ministre, on se montrait ces derniers jours plus que réticent à fixer une nouvelle date, préférant remettre cette décision à la fin du contentieux.

Quant au président Gbagbo, il estime qu’"il ne faut plus raisonner en terme de date mais en terme de masse de travail qu’il reste à faire", affirmant que "mieux vaut aller à des élections tard" si elles permettent d’éviter des "conflits". Mais l’opposition, qui accuse le chef de l’Etat de vouloir encore "gagner du temps", réclame que le flou soit dissipé.

"Le CPC doit accoucher d’une date précise", écrit jeudi le quotidien Le Patriote, quasi-organe du Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara. L’opposition doit "arracher une date à Gbagbo", approuve Le Nouveau réveil, journal proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de M. Bédié.

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Selon des sources concordantes, les participants pourraient simplement s’accorder sur une "période" pour la tenue du scrutin, qui pourrait être le "premier trimestre 2010".

Sécurité et médias pendant l’élection

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Au menu de la réunion de Ouagadougou devait figurer également la sécurisation du processus électoral. Toujours embryonnaire, elle doit incomber au Centre de commandement intégré (CCI), état-major mixte censé déployer 4. 000 éléments loyalistes et 4. 000 FN à travers le pays. Mais sa mise en oeuvre butait notamment sur l’exigence des FN de voir reconnaître un "statut" à leurs hommes. Après la signature mi-novembre de décrets en ce sens par M. Gbagbo, l’entourage du Premier ministre veut croire que les plus sérieux obstacles sont désormais levés.

Les participants devaient enfin se pencher sur la question de l’accès aux médias d’Etat pour les 14 candidats validés par le Conseil constitutionnel.

Le PDCI a fustigé récemment "la caporalisation" de la télévision publique, tandis que M. Ouattara a réclamé "l’équité de traitement".

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