Hollande en Afrique du Sud : le commerce au coeur de la visite
L’Afrique du Sud déroule le tapis rouge pour la visite d’État du président français François Hollande, qui a lieu les 14 et 15 octobre 2013. Le commerce sera en tête de l’ordre du jour aussi bien pour les Sud-africains que pour les Français.
La visite d’état du président François Hollande est la première d’un chef d’Etat français en exercice dans la première puissance économique africaine depuis cinq ans. Le président français arrive pour une visite de deux jours, les 14 et 15 octobre 2013, à la tête d’une délégation comprenant plusieurs membres de son gouvernement, parmi lesquels Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères.
Respect mutuel
La France est le neuvième investisseur en Afrique du Sud et a des intérêts commerciaux importants dans le pays. Si les deux pays n’ont pas toujours été d’accord sur le plan politique, en raison de l’implication de la France en Afrique de l’Ouest, il semblerait que la relation entre François Hollande et Jacob Zuma se fonde sur les affaires, plus que la politique.
l’Afrique du Sud n’a aucun ennemi déclaré dans le monde
S’adressant aux médias en amont de la visite, le ministre des Affaires étrangères sud-africain, Maite Nkoana-Mashabane, a déclaré que Hollande avait, depuis son élection, rencontré le président Jacob Zuma « à plusieurs reprises » en marge de réunions multilatérales, et échangé des appels téléphonique à propos de questions bilatérales, régionales et multilatérales d’intérêt commun.
Le ministre a également démenti les allégations selon lesquelles il y aurait des tensions entre les deux pays. « L’Afrique du Sud a des relations stratégiques avec la France qui se basent sur notre politique extérieure, nous n’avons aucun ennemi déclaré dans le monde », explique Nkoana-Mashabane. « Ils [les Français] nous ont dit qu’ils étaient neutres. Nous avons des relations bilatérales très cordiales basées sur un respect mutuel », a-t-elle ajouté.
25 000 emplois
« La France est le partenaire stratégique de l’Afrique du Sud et la coopération entre les deux pays s’établit sur de nombreux domaines : la défense, le développement, la coopération, la science et la technologie, l’art et la culture, l’énergie, ainsi que l’agriculture » rappelle Maite Nkoana-Mashabane. Durant la visite d’État du président Zuma en France en mars 2011, le Nouvel accord cadre de partenariat 2011-2013 a été signé pour une valeur de 10 milliards de rands (environ 750 millions d’euros).
La France est le troisième partenaire de l’Afrique du Sud au sein de l’Union européenne en termes de commerce et d’investissement. Selon Nkoana-Mashabane, les entreprises françaises – publiques ou privées – ont réalisé d’importants investissements en Afrique du Sud. Près de 300 entreprises françaises sont présentes en Afrique du Sud et elles y emploient quelque 25 000 Sud-africains. Les investissements français représentent environ 1 % du produit intérieur brut du pays.
Entre 2004 et 2012, les entreprises françaises ont investi près de 15 milliards de rands en Afrique du Sud, contribuant à la création d’importantes opportunités d’emploi. Nkoana-Mashabane a affirmé qu’un des moments les plus forts de la visite serait le Forum d’affaires franco-sud-africain qui devrait « permettre aux milieux d’affaires des deux pays de tirer profit de la croissance des relations économiques bilatérales et d’explorer de nouvelles opportunités d’affaires ». Elle a également indiqué que plusieurs déclarations d’intention et accords de coopération seront signés lors de la visite du président français, dans les domaines de de l’énergie, de l’industrie maritime, de l’agriculture et des infrastructures de transport.
Lire aussi :
16 pays africains jugés « prioritaires » par la France
Tunisie : Hollande est aussi venu pour les affaires
Pierre Moscovici : « Il faut voir l’Afrique comme un pôle de croissance »
Reprise partielle
Le ministre sud-africain du Commerce et de l’Industrie, Rob Davies, a noté, pour sa part, que « le commerce entre les deux pays a repris depuis la crise économique mondiale, il est passé de 22,7 milliards de rands à 26,9 milliards, entre 2009 et 2012, soit une hausse d’environ 18,5 % ». Il a néanmoins rappelé que ces flux commerciaux n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant la crise – soit 30,6 milliards de rands en 2008. Etre janvier 2012 et juillet 2013, « les entreprises françaises ont investi 690,22 millions de rands dans leurs projets en Afrique du Sud » a-t-il rappelé.
Par ailleurs, les flux touristiques entre la France et l’Afrique du Sud continuent également de croître. En 2012, 122 000 Français ont visité l’Afrique du Sud, 16% de plus qu’en 2011. L’ambassadrice de la France en Afrique du Sud, Elisabeth Barbier, a quant à elle souligné que depuis 1994, l’Agence française de développement (AFD) a accordé des subventions et des prêts concessionnels à hauteur de 1,8 milliard d’euros à l’Afrique du Sud – dont plus d’un milliard d’euros pour la période 2011-2014. « La France est fière d’être l’un des plus solides partenaires de l’Afrique du Sud, en matière de développement. Et la France reste déterminée à appuyer les programmes visant la croissance durable et la réduction des inégalités en Afrique du Sud », a-t-elle confié à la presse sud-africaine.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?