Fitch attribue la note B+ au Congo
L’agence de notation Fitch vient d’attribuer, pour la première fois, une note souveraine au Congo Brazzaville : B+, comme la Zambie, le Mozambique, le Kenya et le Ghana.
L’agence de notation Fitch Ratings a attribué la note « B+ » aux émissions de longue maturité en devises locale et étrangère du Congo Brazzaville. C’est une première pour le Congo qui rejoint ainsi la Zambie, le Mozambique, le Kenya et le Ghana, les autres pays africains ayant reçu cette notation de la part de Fitch.
Stabilité budgéraire
Moody’s attribue la note Ba3 au Congo
Début octobre 2013, l’agence de notation Moody’s a elle aussi attribué pour la première fois la note Ba3 aux émissions souveraines du Congo, légèrement supérieure au B+ de Fitch. L’analyse de Moody’s recoupe en plusieurs points celle de Fitch, qu’il s’agisse des perspectives de croissance ou de l’environnement institutionnel du pays. La quasi-simultanéité de l’attribution d’une note au Congo par deux des plus grandes agences de notation du monde rappelle l’intérêt des investisseurs pour les obligations souveraines des pays africains.
Arnaud Louis de l’agence Fitch Ratings tempère toutefois leur portée : « L’attribution d’une notation souveraine ne signifie pas pour autant que chaque pays se lancera sur les marchés internationaux. Dans le cas de la République du Congo, il est plus probable que les fonds soient levés sur la marché régional, à l’intérieur de la zone franc, par exemple ».
Avec cette notation, le Congo se situe devant le Cameroun, le Rwanda, les Seychelles et l’Ouganda, dont les émissions souveraines à long terme ne reçoivent que la note B. Contacté par Jeune Afrique, Arnaud Louis, directeur associé chez Fitch Ratings souligne que « plusieurs facteurs ont joué dans l’attribution de cette note au Congo. »
Parmi ces critères, l’analyste rappelle en particulier la stabilité budgétaire du pays : « Le Congo est le quatrième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne et il a enregistré d’importants excédents budgétaires liés au pétrole (14% du PIB en moyenne depuis 2005) ». De fait, les réserves de devises accumulées par le pays (couvrant environ six mois d’importations) constituent une importante protection en cas de crise.
Perpectives stables
L’agence de notation a également tenu compte du niveau de l’endettement public du pays (environ 31% du PIB), inférieur à celui de plus de la moitié des pays de la zone, grâce notamment aux annulations de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE). Fitch maintient des perspectives stables sur la notation du Congo et s’attend à ce que la production de pétrole rebondisse en 2014 après une baisse progressive depuis 2011, en partie grâce aux nouveaux investissements étrangers.
Par exemple, le groupe français Total a annoncé en mars 2013 qu’il comptait investir 10 milliards de dollars dans l’exploitation du site pétrolier offshore de Moho, situé à environ 75 kilomètres de Pointe Noire.
Faible gouvernance
Malgré ces perspectives positives, l’agence de notation met l’accent sur les faiblesses du pays, notamment la faible gouvernance encadrant l’environnement des affaires et la gestion des finances publiques. En effet, le Congo a été relégué au 183e rang sur 185 pays dans le classement « Doing Business » 2013 de la Banque mondiale, en raison notamment de l’environnement des affaires. Aussi, Fitch note qu’à la fin 2012, un tiers de la dette totale du gouvernement (11 % du PIB) était constitué d’arriérés de paiement.
Lire aussi :
Le Congo Brazzaville veut améliorer le climat des affaires pour les PME
Les pays africains ont levé 8,1 milliards de dollars sur les marchés internationaux en 2013
Pétrole : le grand retour de l’Afrique centrale
Pourquoi la dette africaine attire les investisseurs
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan