Sanctions reconduites par le Conseil de Sécurité de l’ONU

La sanctions visant les milices armées de l’Est de la RDC ont été reconduites par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution intervient après un rapport accablant qui met en évidence les réseaux de soutien aux FDLR et LRA.

Publié le 1 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé d’un an lundi le régime de sanctions qu’il a mis en place pour protéger les fragiles institutions de la République démocratique du Congo (RDC) contre les milices armées.

Il y a ajouté des éléments visant à contrer les multiples trafics de minerais extraits illégalement du sol congolais et qui enrichissent ces milices.

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Dans sa résolution 1896, rédigée par la France et adoptée à l’unanimité de ses quinze membres, le Conseil reconduit jusqu’au 30 novembre 2010 les dispositions du régime de sanctions: embargo sur les armes, mesures de contrôle du trafic aérien et sanctions individuelles contre certaines personnes.

Les FDLR et LRA visés

L’embargo sur les armes, qui date de 2003, vise les multiples milices armées qui sévissent dans l’est du pays, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu et dans le district de l’Ituri, et "perpétuent un climat d’insécurité dans l’ensemble de la région".

Le texte exige de tous ces groupes armés, "en particulier les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA)", qu’ils "déposent immédiatement les armes".

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Certains membres des FDLR, rebelles hutu du Rwanda, ont participé au génocide de 1994 dans ce pays, qui a fait selon l’ONU environ 800. 000 morts.

La LRA, originaire d’Ouganda mais qui sévit aux confins de la RDC, du Sud-Soudan et de la Centrafrique, est l’une des rébellions les plus sanguinaires jamais connues, spécialisée dans l’enlèvement d’enfants qu’elle transforme en tueurs ou en esclaves sexuels.

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Rapport d’experts accablant

Le Conseil se déclare "préoccupé par l’appui qu’apportent des réseaux nationaux et internationaux aux groupes armés non gouvernementaux opérant dans l’est de la RDC".

Il réagit ainsi à un rapport accablant d’un groupe d’experts de l’ONU sur le réseau de financement des FDLR, qui sévissent depuis une décennie dans les deux Kivus.

Selon ce document transmis début novembre au Conseil de sécurité, des sociétés britannique, malaisienne ou thaïlandaise achèteraient des pierres issues de mines contrôlées par des rebelles, notamment les FDLR.

Dimanche, la chaîne de télévision américaine CBS a diffusé, dans son émission "60 minutes", un reportage sur une mine d’or de l’est de la RDC, illégalement exploitée par une main d’oeuvre composée partiellement d’enfants, et dont les pépites cheminent clandestinement jusqu’aux Emirats du Golfe en passant par des officines ougandaises.

La résolution 1896 charge le groupe d’experts de proposer "des directives" susceptibles de permettre la mise en place d’un système de traçabilité des produits minéraux provenant de la RDC, inspiré du processus de Kimberley existant pour les diamants.

Elle prie les gouvernements de la RDC et d’autres pays, notamment ceux limitrophes, ainsi que la Mission de l’ONU en RDC (Monuc), de coopérer étroitement en échangeant des informations sur "les livraisons d’armes", "les itinéraires empruntés", "les mines stratégiques aux mains des groupes armés" et "l’exploitation illégale et le trafic des ressources naturelles".

"La nouvelle résolution met l’accent, de manière importante et nécessaire, sur la nécessité d’empêcher la poursuite de l’exploitation illégale des minerais du Congo, y compris son or, qui finance les rebelles et alimente la guerre au Congo", a commenté l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice.

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