Le Français enlevé au Mali serait aux mains d’Aqmi

Le Français enlevé dans le nord du Mali est retenu par des membres de « l’aile dure » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé vendredi à l’AFP une source sécuritaire malienne, six mois après l’exécution d’un otage britannique par le même groupe, dans cette région.

Publié le 28 novembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi dans un hôtel de Ménaka, une ville située à plus de 1. 500 km au nord-est de Bamako.

"Tous les éléments que nous avons confirment que M. Camatte est entre les mains des islamistes armés dans le Sahara", a déclaré la source sécuritaire, sous couvert de l’anonymat, ajoutant: "Il est détenu par l’aile dure d’Aqmi". "Nous sommes en contact permanent avec les autorités françaises à qui nous avons déjà donné toutes ces informations", a-t-elle ajouté.

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La menace monte d’un cran

Plusieurs Occidentaux -mais jamais des Français- avaient été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d’être acheminés dans le nord du Mali. Ils étaient généralement libérés après versements de rançons, même si les gouvernements concernés ne faisaient jamais état de transactions financières.

Mais, en juin, la branche maghrébine d’Al-Qaïda a annoncé, pour la première fois, avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.

Selon une source malienne proche des négociations, le groupe responsable de cette exécution était dirigé par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd. C’est ce groupe qui détiendrait, aujourd’hui, l’otage français.

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Abou Zeïd est, avec Moctar Ben Moctar, l’un des deux "émirs" (chefs) d’Aqmi qui dirigent des opérations dans le sud du Maghreb, dont le désert est commun avec le Mali. Ces deux hommes, de nationalité algérienne, ont recruté leurs combattants dans différents pays de la sous-région.

Des intermédiaires parmi les proches du Français

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Le Français enlevé avait l’habitude de se rendre "régulièrement au Mali" où il était impliqué notamment dans la culture d’une plante thérapeutique contre le paludisme, selon l’association qu’il préside dans les Vosges (est de la France). De son côté, le ministère malien de la Sécurité intérieure a assuré que M. Camatte était installé depuis 2008 dans la région de Ménaka où il dirigeait une ONG locale et gérait aussi un hôtel.

A la question de savoir si des "islamistes armés" étaient venus directement à Ménaka pour l’enlever, la source sécuritaire malienne a répondu "non". "Ils ne sont pas venus eux-mêmes. C’est une ‘commande’ (qui a été passée), donc, il y a eu des intermédiaires, et on peut les rechercher même parmi les relations de M. Camatte", a affirmé cette source.

Les expatriés français priés de quitter les zones à risques

Vendredi, Paris a "instamment" demandé aux Français vivant dans le nord et l’est du Mali, ainsi que dans les zones frontalières proches, de "quitter immédiatement la zone", en raison d’"une nouvelle aggravation de la menace terroriste". Cet appel à quitter la zone "et à regagner sans délai la capitale" malienne s’adresse aux Français présents dans les régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou. Leur nombre est estimé à une dizaine de personnes, a précisé le ministère français des Affaires étrangères.

La France a aussi demandé à ceux qui envisageaient de se rendre dans le nord-est du Mali "de renoncer à leur déplacement". "Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d’une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N’Guimi", a précisé le ministère.

En juin, l’assassinat de l’otage britannique avait constitué un tournant au Mali, un pays démuni mais politiquement stable et particulièrement hospitalier avec les étrangers. Plusieurs Etats occidentaux et africains ont, depuis, accentué leur collaboration sécuritaire avec Bamako.

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