Centrafrique : la rébellion de Charles Massi s’empare de Ndélé

La rébellion centrafricaine de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) a pris jeudi la ville de Ndélé, dans le nord du pays à 100 km environ de la frontière tchadienne, lors de combats à l’arme automatique, selon la rébellion et des habitants de la ville.

Publié le 27 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement centrafricain a officiellement reconnu l’attaque dans la soirée, promettant de "prendre toutes ses dispositions pour (y) mettre fin".

"Ce matin 26 novembre 2009 à 4 heures, (. . . ) la CPJP a pris la ville de Ndélé. La ville est sous contrôle, la sécurité des populations et humanitaires est assurée", selon le communiqué de la CPJP, une des rébellions qui n’a pas conclu d’accord de paix avec Bangui et n’a pas intégré le processus de paix.

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"La ville est aux mains des rebelles. Les habitants se sont réfugiés en brousse", a affirmé sous couvert de l’anonymat une fonctionnaire centrafricain à l’AFP par téléphone. "Ils ont beaucoup d’armes, ils sont nombreux, ils parlent arabe, anglais et sango. Les tirs étaient intenses", a-t-il ajouté.

Un autre habitant ayant fui la ville, Younouss Ahmat, également joint au téléphone, a raconté que les combats ont commencé à l’aube. "Nous avons été tirés du sommeil vers 3h50 (2h50 GMT) par des tirs à l’arme automatique. Les tirs étaient d’abord isolés puis il se sont se rapprochés progressivement", a-t-il déclaré.

"Machination des assoiffés de pouvoir"

"Il y avait à un moment donné des échanges de tirs. Nous avons tous eu très peur. Au lever du jour nous avons appris que la plupart des militaires du détachement des FACA (forces armés centraficaines) s’étaient retirés de la ville", a-t-il poursuivi, indiquant que la population a alors profité de l’accalmie dans les combats et des premières lueurs du jour pour fuir.

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La CPJP a donné un bilan de 3 morts côté rebelle et "d’une dizaine de morts dans les rangs" gouvernementaux.

Pour le gouvernement, l’attaque est l’oeuvre d’une "coalition de circonstance: CPJP, et d’autres factions rebelles inconnues (. . . ) mettant à mal la paisible population".

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"Le ministère de la Défense nationale prend également à témoin l’opinion nationale et internationale de la machination des assoiffés de pouvoir qui tentent par les moyens les plus atroces de satisfaire leurs intérêts égoïstes, et affirme qu’il prendra toutes ses dispositions pour (y) mettre fin", a prévenu le porte-parole du ministère, le lieutenant-colonel Jean Ladawa.

Le bras armé de Charles Massi

La CPJP est dirigée par Charles Massi, plusieurs fois ministre sous le président Ange-Félix Patassé, renversé en 2003, et l’actuel président François Bozizé.

Il avait intégré en mai 2008 la rébellion de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) d’Abdoulaye Myskine, qui a, depuis, signé des accords – bilatéral puis global – de paix avec Bangui. Massi avait alors quitté l’UFDR pour la CPJP.

Il avait été arrêté en mai dernier près de la frontière centrafricaine au Tchad sous l’accusation de tentative de déstabilisation de la RCA, puis libéré un mois plus tard par les autorités de N’Djaména.

La ville de Ndélé a déjà fait l’objet de deux attaques, une fin 2008 et une particulièrement meurtrière en juin 2009. Les combats avaient entraîné d’importants mouvements de population, notamment vers le Tchad.

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