RD Congo : un hélicoptère de l’ ONU essuie des tirs

Cinq personnes ont été blessées à bord d’un hélicoptère de l’ONU qui a essuyé des tirs jeudi à Dongo, dans le nord-ouest de la RDC, où des violences intercommunautaires ont fait au moins cent morts et plus de 53. 000 déplacés depuis fin octobre, a-t-on appris auprès de l’ONU.

Publié le 27 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

"Un hélicoptère (de la Mission de l’ONU en RDC) s’est fait tirer dessus à Dongo. Il y a cinq blessés. Une cellule de crise a été installée", à la Monuc, a indiqué cette source.

"Il y a deux jours un hélicoptère de la Monuc avait déjà essuyé des tirs dans la région de Dongo, sans faire de blessé. Là c’est plus sérieux", a-t-on ajouté, sans préciser l’état des blessés, ni si l’hélicoptère visé jeudi était alors en vol ou au sol.

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Vendredi, la Monuc avait indiqué à l’AFP que celle-ci envisageait l’envoi dans la zone de patrouilles en hélicoptère ou sur les rivières, "pour avoir une meilleure image de la situation".

Ces violences opposent depuis fin octobre les communautés Lobala (aussi appelées Enyele) et Bamboma (ou Boba), originaires respectivement des villages de Enyele et Monzaya mais installés aussi dans d’autres localités proches, qui sont en conflit depuis de nombreuses années au sujet de la gestion d’étangs piscicoles.

Violences inter-ethniques

Dongo, dans la province de l’Equateur (nord-ouest) a été attaqué les 29 et 30 octobre par un groupe de Lobala. Les violences se sont poursuivies ces jours-ci dans d’autres villages au sud et au sud-est de Dongo, situé dans une zone de marécages et de forêts, isolée et difficile d’accès, à près de 1. 000 km au nord de Kinshasa.

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Selon l’ONU, au moins une centaine de personnes ont été tuées depuis fin octobre, essentiellement à Dongo, à coups de machettes et par armes à feu, ou bien sont mortes noyées en traversant l’Oubangi, qui marque la frontière avec le Congo-Brazzaville. Certaines sources évoquent plusieurs centaines de morts, mais il n’a pas été possible jusque-là de confirmer ces chiffres.

Au moins 53. 000 personnes ont fui ces violences: 37. 000 au nord du Congo-Brazzaville, et environ 16. 000 autres restées en RDC, selon le HCR et la Monuc.

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Le ministre de l’Intérieur de l’Equateur, Guy Inenge, a indiqué à l’AFP que Dongo a été attaqué jeudi "par un millier de Enyele. Ils n’ont pas réussi à reprendre Dongo, car la police a résisté".

"Action de nettoyage ethnique criminelle"

Depuis fin octobre, Dongo est totalement déserté, des cadavres ont jonché les rues jusqu’à peu, des commerces et habitations ont été pillés et incendiés.

Des policiers congolais s’y trouvent depuis quelques jours ainsi qu’une vingtaine de Casques bleus de la Monuc.

Les raisons des violences commises par les Lobala, dont certains ont été arrêtés le 8 novembre par la police, restent confuses.

Pour M. Inenge, il s’agit d’une "insurrection qui dépasse les limites d’un simple conflit d’étangs".

"C’est une rébellion en gestation menée par des combattants démobilisés pour la plupart" de l’ex-milice du Mouvement de libération du Congo (MLC), principal parti d’opposition en RDC, a-t-il affirmé à l’AFP. "Ils ont des fusils d’assaut et des lance-roquettes", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, avait évoqué le 20 novembre une "action de nettoyage ethnique criminelle", commis par le groupe des Lobala.

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