PwC : les CEOs africains très confiants

PwC publie son rapport « Africa Business Agenda », sondage de plus de 300 patrons de grandes entreprises africaines. 58% se disent très confiants à long terme contre 46% à travers le monde. Leurs inquiétudes ? Les infrastructures, les risques opérationnels, la gestion des talents mais aussi l’apparition de nouveaux concurrents.

PwC a interrogé 301 patrons dont une cinquantaine en zone francophone. © PwC

PwC a interrogé 301 patrons dont une cinquantaine en zone francophone. © PwC

Publié le 11 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le cabinet d’audit et de conseil PwC publie vendredi 11 octobre son « Africa Business Agenda« , sondage de 301 patrons de grandes entreprises africaines. Tous ont reçu un questionnaire fouillé portant sur leur vision de la croissance de leurs compagnies ainsi que sur les grands enjeux auxquels ils font face.

la suite après cette publicité

Une trentaine d’entretiens approfondis de plusieurs heures ont également été réalisés par la quarantaine d’associés de PwC qui ont travaillé sur le sujet. Résultat : une analyse en profondeur des préoccupations des CEOs africains, recelant même quelques surprises. « Le niveau de confiance est beaucoup plus élevé que dans le reste du monde », souligne, dans un entretien à Jeune Afrique, Pierre-Antoine Balu, associé de l’activité conseil pour l’Afrique francophone. 

Nouveaux clients

« Surtout, sur la confiance dans la croissance à long terme », ajoute-t-il. Les patrons africains sont en effet 56% à se dire très confiants pour la croissance de leur entreprise au cours des 12 prochains mois et 58% à plus long terme, contre 36% et 46% respectivement pour les CEOs internationaux interrogés par PwC dans le cadre d’une autre enquête (le CEO survey). Parmi les pays les moins confiants figure le Gabon, tandis que les patrons ivoiriens et de la RD Congo sont inquiets à court terme mais positifs à plus longue échéance.

la suite après cette publicité

Le rapport de 80 pages détaille également les principales préoccupations de ces dirigeants de groupes panafricains, régionaux ou leaders dans leurs métiers. « Comme leurs confrères internationaux, les CEOs africains placent désormais parmi leurs priorités la gestion des risques, l’efficience opérationnelle, la détection et la fidélisation des talents, souligne Pierre-Antoine Balu. Ils sont un peu plus sensibles à la question des changements technologiques, ce qui n’est pas illogique dans un continent un peu en retard dans ce domaine là. Mais leur priorité numéro un est la conquête de nouveaux clients. »

Les CEOs africains placent désormais parmi leurs priorités la gestion des risques, l’efficience opérationnelle, la détection et la fidélisation des talents

la suite après cette publicité

Corruption

63% des patrons africains placent la croissance de la base clientèle parmi leurs trois principales priorités, 52% citant le renforcement du service client et 45% l’efficience opérationnelle. En matière de risques, outre la volatilité de la croissance ou l’inconstance fiscale, la corruption revient. « 76% des CEOs nous ont expliqué que la corruption est une menace pour la croissance, et elle figure systèmatiquement parmi leurs trois principaux risques », souligne PwC dans son rapport. 

Etonnement, ils ne se disent pas réellement déçus du travail de leurs gouvernements dans le domaine des infrastructures, un sujet essentiel pour eux. 45% considérent que les décisions publiques dans ce domaine sont adéquates contre 32% dans le monde. « Mais attention, ils estiment aussi que cela ne va pas assez vite, que le problème n’est pas l’intention mais l’exécution », ajoute Pierre-Antoine Balu. Encore plus étonnant est leurs rapports aux nouveaux entrants : 50% des CEOs africains se disent préoccupés par l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. Le pourcentage monte à 80% au Cameroun et à 100% au Mozambique.

Pour cette troisième édition du « Africa Business Agenda« , PwC a renforcé la couverture de la zone francophone, avec 56 patrons sondés dans des pays comme la RD Congo, la Tunisie, la Côte d’Ivoire ou le Gabon. Au final, pas de quoi tracer une nette différence entre patrons francophones et anglophones. « La ligne de fracture se situe plutôt entre les pays dépendants des matières premières et ceux qui le sont moins », estime Pierre-Antoine Balu. « Les premiers en demandant davantage à leurs Etats. »

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires