Centrafrique : un consultant d’une ONG américaine arrêté pour « complot » présumé contre l’État
Le suspect, détenteur de deux passeports, l’un belge, l’autre portugais, sous deux noms différents, serait « en contact permanent avec plusieurs groupes armés » rebelles, selon le procureur de la République.
Un consultant d’une ONG américaine détenteur de passeports belge et portugais a été arrêté dans le sud-est de la Centrafrique et fait l’objet d’une enquête pour « complot » présumé contre l’État en lien avec des « groupes armés » rebelles, a annoncé vendredi le parquet de Bangui. Il a été interpellé le 25 mai par des militaires à Zemio, sur la frontière entre la Centrafrique et la République Démocratique du Congo (RDC), selon le procureur de la République, Benoit Narcisse Foukpio.
« Il ressort des premières investigations » que l’homme arrêté, dont le procureur livre les deux noms, « est en contact permanent avec plusieurs groupes armés (…) dans l’optique de commettre un complot, (une) atteinte à la sûreté intérieure de l’État et des actes d’incitation à la haine et à la révolte contre les forces de défense et de sécurité ».
Deux passeports et deux noms différents
« Il est détenteur de deux passeports », belge et portugais, dans lesquels il porte les mêmes prénoms mais pas le même nom et se présente « sous le statut de consultant travaillant pour l’ONG » américaine Family Health International 360 (FHI 360), selon le magistrat.
Aux États-Unis, FHI 360 a confirmé à l’AFP qu’un de ses « consultants travaillant pour un programme de développement communautaire à Zemio » est « détenu par les autorités » centrafricaines. À Bruxelles, une source proche du dossier a également assuré à l’AFP qu’ »un ressortissant belge a bien été arrêté en Centrafrique ».
Des comptes pro-Wagner diffusent la photo du suspect
Selon le procureur qui a ouvert une « enquête judiciaire » contre lui, l’homme, également visé par des chefs de « fourniture de moyens aux groupes subversifs et faux et usage de faux », « a été mis à la disposition de la police judiciaire à Bangui ». Dans la préfecture du Haut-Mbomou frontalière avec la RDC, et dont Zemio est l’une des sous-préfectures, des paramilitaires de Wagner combattent, aux côtés d’une milice d’autodéfense intégrée à l’armée, l’un des plus puissants groupes rebelles, l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC).
Des médias ou des comptes de réseaux sociaux réputés pro-Moscou ou proches de Wagner ont diffusé une photo d’un homme présenté comme le « Belge » arrêté à Zemio, « capturé par des Wagner » selon certains qui l’accusent d’ »espionner » au profit des États-Unis.
Jeudi, Washington a imposé des sanctions économiques à deux entreprises centrafricaines liées à Wagner, groupe paramilitaire qui, « soutenu par la Russie », « a commis des violations généralisées des droits humains et s’est approprié des ressources naturelles dans plusieurs pays d’Afrique », selon le département américain du Trésor.
(avec AFP)
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