Au Burkina Faso, Guy-Hervé Kam poursuivi pour « complot contre la sûreté de l’État »

Ce célèbre avocat et leader de la société civile du Burkina Faso est poursuivi pour « complot contre la sûreté de l’État » et « association de malfaiteurs », après avoir été incarcéré, a annoncé vendredi 31 mai sa défense, appelant à sa libération.

Maître Guy-Hervé Kam © Sophie Garcia/Hans Lucas

Maître Guy-Hervé Kam © Sophie Garcia/Hans Lucas

Publié le 1 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Me Guy-Hervé Kam « a été entendu par trois juges d’instruction au tribunal militaire pour des accusations de complot contre la sûreté de l’État et d’association de malfaiteurs », a déclaré lors d’une conférence de presse Me Prosper Farama, membre de son collectif d’avocats.

Il rapporte que, selon les juges d’instruction, Guy-Hervé Kam et d’autres personnes, dont « Mathias Ouedraogo » – à propos de qui aucune information n’a été donnée – « ont ourdi un complot pour tenter de renverser le régime » militaire « en place ». Les juges d’instruction ont également dit que Guy-Hervé Kam , avec d’autres, « s’est organisé pour attenter à la vie de certaines autorités », a poursuivi Me Farama. Ces accusations sont jugées « ridicules » par le collectif.

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Guy-Hervé Kam avait été arrêté fin janvier par des hommes en civil, puis détenu dans les locaux de la sûreté de l’État. Le 7 mars, un tribunal avait ordonné sa libération immédiate. Une décision confirmée en appel le 23 avril. Selon le mouvement que Me Kam coordonne, Sens (Servir et non se servir), et selon l’ordre des avocats du Burkina, Guy-Hervé Kam a été libéré et enlevé mercredi, puis incarcéré jeudi à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

Une série d’enlèvements dénoncés

Le célèbre avocat est notamment co-fondateur du Balai citoyen qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014.

Plusieurs cas d’enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire, au pouvoir depuis un coup d’État en septembre 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou. Mercredi, un ex-chef de corps militaire, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, poursuivi pour « tentative de déstabilisation des institutions de l’État » présumée, a également été enlevé, alors qu’il avait été remis en liberté provisoire la veille, selon son entourage.

Amnesty international a condamné vendredi les « arrestations arbitraires » de MM. Kam et Zoungrana. « Les autorités doivent » les « libérer immédiatement », a-t-elle écrit.

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Lors de son enlèvement, le lieutenant-colonel Zoungrana a « été contraint de suivre des hommes armés soupçonnés d’être des agents des services de renseignement, alors qu’il était conduit à son domicile de Pabré. Il n’a pas été revu depuis », a précisé Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, citée dans le communiqué. Elle demande « aux autorités de communiquer immédiatement des informations sur le lieu où il se trouve et sur son sort, et s’il est détenu arbitrairement et secrètement, de le libérer immédiatement ».

(Avec AFP)

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