Le conflit inter-ethnique de la région de Dongo a fait au moins 100 morts d’après l’Onu

L’Onu avance le bilan de 100 morts et 25 000 déplacés, jusqu’au Congo pour certains, dans les violences de fin octobre dans la région de Dongo. Des policiers ont notamment été tués par des villageois. Le conflit entre ethnies Enyele et Monzaya, avait été déclenché par la rivalité sur des étangs poissonneux.

Publié le 19 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Les violences interethniques qui se sont produites fin octobre dans le nord-ouest de la RD Congo ont fait au moins une centaine de morts et provoqué la fuite de près de 25.000 personnes, a indiqué mercredi le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU.

"On pense qu’il y a eu au moins une centaine de morts", notamment des personnes qui se sont noyées en traversant le fleuve Oubangui pour se réfugier en République du Congo, a déclaré un porte-parole d’Ocha, Maurizio Giuliano à Kinshasa.

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Disparition de policiers

La HCR avait donné le 6 novembre un premier bilan de 60 morts. Les ethnies Monzaya et Enyele sont en conflit depuis de nombreuses années au sujet de la gestion des étangs de la région.

Le porte-parole d’Ocha s’exprimait à l’issue d’une mission interagences de six jours dans quatre localités dont Dongo, située à environ 300 km au nord de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur, où l’ethnie Enyele a affronté les 29 et 30 octobre celle des Monzaya ainsi que des policiers au sujet de la gestion d’un étang naturel très poissonneux.

"La police a communiqué à la mission le chiffre de 37 morts. Il s’agit là des cadavres visibles dans la ville (de Dongo)", mais il y a aussi "beaucoup de morts dans les maisons que personne n’a comptabilisé", a-t-il précisé.

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La police congolaise a de son côté rencensé 26 policiers "disparus", probablement tués lors des affrontements qui ont fait aussi plusieurs blessés par balles et par arme blanche.

La population ne pourra revenir que dans 6 mois

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"Dongo est vide de toute population (…) Des habitations, des boutiques et d’autres infrastructures ont été incendiées ou saccagées", a ajouté le porte-parole d’Ocha, évoquant une odeur pestilentielle, liée à la présence de corps en putréfaction.

"La première prioprité concerne l’enterrement des morts afin d’éviter des maladies. La deuxième priorité devrait être l’assainissement des villages pour éviter toute contamination au retour des populations", a-t-il estimé.

La police congolaise sur place a indiqué que les habitants ne pourraient revenir que dans six mois, "mais les humanitaires pensent qu’ils peuvent revenir plus tôt", après les enterrements et l’assainissement, selon M. Giuliano.

Les violences ont provoqué la fuite de près de 25.000 habitants de Dongo et de localités alentour, la grande majorité vers l’extrême nord du Congo voisin, après avoir traversé l’Oubangui qui sépare les deux pays.

Sur les différents sites d’accueil des déplacés, les conditions de vie des familles sont "précaires", en raison de l’absence d’abris et de la promiscuité, ajoute Ocha qui appelle à "une action rapide". Selon les autorités du Congo Brazzaville, la plupart des arrivants, dont 70% sont des femmes et des enfants, se sont installés sur un rayon de 160 km sur les rives de l’Oubangui, dans des lieux pour la majorité accessibles seulement par voie fluviale.

Une unité de Casques bleus est arrivée récemment à Dongo, où "le calme règne" selon l’ONU.

Le 8 novembre, les autorités congolaises avaient annoncé l’arrestation par des policiers dépêchés à Dongo d’une centaine de jeunes de l’ethnie Enyele. Des violences avaient également éclaté en mars 2009. Près de 200 maisons avaient alors été incendiées et 1.200 personnes avaient trouvé refuge au Congo, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

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