Darfour : un nouveau round du processus de paix s’ouvre au Qatar

Un nouveau round du processus de paix pour le Darfour s’ouvre lundi au Qatar avec des représentants de la société civile, grande oubliée jusqu’à présent, sur fond de dissensions au sein de la rébellion malgré les efforts américains pour unifier ses revendications.

Publié le 16 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Les pourparlers de paix de Doha entre des groupes rebelles et les autorités soudanaises devaient initialement reprendre ce lundi. Mais ceux-ci ont été reportés et "il n’y a pas encore de (nouvelle) date précise déterminée", a indiqué dimanche à l’AFP un responsable de la médiation.

En attendant, ce sont donc des "consultations" avec la société civile du Darfour –femmes, intellectuels, leaders arabes et représentants de la diaspora– qui vont ouvrir la session.

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"Nous voulons savoir quel est leur point de vue sur le processus de paix" avant le début des pourparlers rebelles/gouvernement soudanais, a indiqué à l’AFP un médiateur, sous couvert d’anonymat. Des ateliers avaient eu lieu au Darfour pour choisir ces représentants afin d’inclure la société civile au processus de paix sans qu’elle ne participe directement aux négociations politiques.

Conflit instable

Le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus actif militairement des groupes rebelles du Darfour, a signé en février à Doha, au Qatar, un "accord de confiance" avec le gouvernement soudanais, ouvrant la voie à un processus de paix au Darfour.

Cette région de l’ouest du Soudan est en proie depuis 2003 à un conflit civil complexe à l’origine de 300. 000 morts selon les estimations de l’ONU -10. 000 d’après Khartoum– et de 2,7 millions de personnes déplacées.

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Le conflit opposait à ses débuts deux mouvements rebelles –qui reprochaient à Khartoum le sous-développement de leur région– aux forces gouvernementales appuyées par des milices locales.

La rébellion, relativement unie au début du conflit, s’est morcelée à partir de 2006 en une vingtaine de mouvements, factions et groupuscules. Et le conflit s’est progressivement transformé. Des anciens chefs de milices pro-gouvernementales ont remis en cause leur allégeance à Khartoum, le banditisme s’est intensifié, alors que l’enlèvement d’humanitaires étrangers s’est imposé comme une nouvelle tendance au cours des derniers mois.

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L’émissaire des Etats-Unis pour le Soudan Scott Gration a uni cet été des factions rebelles dans l’espoir d’unifier les revendications de la rébellion et ainsi faciliter le nouveau round de paix à Doha. De son côté, la Libye a regroupé des petits mouvements rebelles au sein du "groupe de Tripoli".

De l’urgence d’unir la rébellion

Des discussions préliminaires ont actuellement lieu entre la médiation, le JEM et les groupes fédérés par les Etats-Unis et la Libye.

"Nous ne pouvons discuter (de paix) à Doha s’il n’y pas d’unité" au sein de la rébellion, a déclaré par téléphone à l’AFP Khalil Ibrahim, chef du JEM. "La meilleure façon d’amorcer les pourparlers de paix est de commencer avec le JEM", a-t-il ajouté, appelant ainsi les nombreuses factions rebelles à joindre son mouvement.

Le JEM est le principal groupe rebelle du Darfour avec la faction de l’Armée de libération du Soudan (SLA) dirigée par Abdelwahid Mohammed Nour, qui vit en exil à Paris.

"Nous encourageons tout le monde à aller à Doha", a déclaré ce week-end Ghazi Salaheddine, conseiller pour le Darfour du président soudanais Omar el-Béchir lors d’un point de presse à l’ambassade du Soudan à Paris.

"Nous devons travailler de telle sorte qu’une seule personne ne puisse poser son veto" à un éventuel accord, a-t-il souligné, en référence à M. Nour, qui refuse de participer aux pourparlers de Doha.

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