Le chef de la CIA attendu au Caire pour arracher un accord sur Gaza

Après une visite au Qatar, le chef de la CIA et un conseiller spécial de la Maison Blanche sont attendus, mercredi 5 juin, en Égypte pour tenter de rallier des soutiens à la dernière proposition de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, dans la bande de Gaza.

Fumées consécutive à un bombardement de l’armée israélienne sur la ville al-Bureij dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juin 2024. © Bashar Taleb / AFP

Fumées consécutive à un bombardement de l’armée israélienne sur la ville al-Bureij dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juin 2024. © Bashar Taleb / AFP

Publié le 5 juin 2024 Lecture : 4 minutes.

Une source qatarie, pays qui mène, avec l’Égypte et les États-Unis, la médiation indirecte entre Israël et le Hamas, a indiqué que le patron de la CIA, William Burns était attendu à Doha, pour « continuer à œuvrer avec les médiateurs à conclure un accord » de cessez-le-feu.

Selon le site américain Axios, le conseiller spécial du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, est, lui, attendu mercredi au Caire, quelques jours après l’annonce de Joe Biden d’une nouvelle proposition d’accord.

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Le plan présenté par Joe Biden, proposé selon lui par Israël, prévoit un cessez-le-feu de six semaines, accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ce plan vise à établir un cessez-le-feu « permanent » dans une phase ultérieure, à condition que le Hamas « respecte ses engagements », selon le chef de l’État américain.

Selon l’Élysée, le président français Emmanuel Macron a appelé, mardi 4 juin, le Hamas à accepter la proposition de Joe Biden. Et le Qatar a dit attendre « une position claire » d’Israël, qui a semblé prendre ses distances avec ce plan.

Dans la nuit de mardi à mercredi, le cabinet de guerre israélien s’est réuni pour discuter des derniers développements liés à la guerre à Gaza, et ce, peu après que les deux partis ultra-orthodoxes membres du gouvernement Netanyahu ont dit soutenir la proposition annoncée par Joe Biden.

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Selon la télévision publique israélienne Kan, le cabinet a décidé, au cours de cette réunion, de demander aux États-Unis des garanties pour poursuivre la guerre contre le Hamas, si le mouvement islamiste palestinien violait l’accord.

« Échec »de la stratégie israélienne

Les exigences contradictoires des deux camps laissent peu d’espoir de voir ce plan se concrétiser, le Hamas insistant pour un « cessez-le-feu permanent », tandis qu’Israël assure vouloir « détruire » le mouvement islamiste.

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Près d’un mois après le début d’une offensive terrestre sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, présentée par Israël comme l’étape finale de sa guerre contre le Hamas, les combats se poursuivent avec de nouveaux bombardements meurtriers mardi à Gaza-Ville, dans le nord et à Bureij, dans le centre.

La reprise des combats dans plusieurs secteurs du nord et du centre du territoire, que l’armée avait pourtant assuré contrôler, témoigne d’un « échec » de la stratégie israélienne, estime Michael Milshtein, spécialiste des questions palestiniennes à l’Université de Tel-Aviv.

Des conditions sanitaires « épouvantables »

Aggravant la crise humanitaire dans le territoire assiégé, l’offensive sur Rafah a entraîné la fermeture du passage avec l’Égypte, crucial pour l’entrée de l’aide humanitaire internationale.

L’ONG Oxfam a dénoncé mardi les conditions sanitaires « épouvantables » dans la zone d’Al-Mawasi, près de Khan Younès, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens qui ne disposent en moyenne que d’une toilette pour 4 000 personnes.

Alors que « 1,7 million d’habitants sont désormais concentrés sur moins d’un cinquième de la bande de Gaza », les bombardements israéliens et les blocages « délibérés » « rendent pratiquement impossible » l’accès aux civils « pris au piège et affamés », dénonce Oxfam.

Des habitants de Gaza en sont réduits à « boire des eaux usées » et manger des aliments pour animaux, a dénoncé mardi la responsable régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en plaidant pour une augmentation immédiate de l’aide humanitaire.

« Presque impossible » de livrer l’aide à la population

Le Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense chargée de gérer les affaires civiles dans les territoires palestiniens, a indiqué mardi que le terminal israélien de Kerem Shalom était à « pleine capacité » avec « le contenu de plus de 1 000 camions d’aide » qui attendait d’être livré par l’ONU.

Mais pour le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, il est devenu « presque impossible » de livrer l’aide à la population à l’intérieur de la bande de Gaza. « Nous ne sommes même pas près du niveau où nous devons être. Nous avons besoin que tous les points d’entrée soient ouverts. Nous avons besoin d’un accès sûr et sans entrave », a-t-il ajouté sur X, en plaidant pour un cessez-le-feu.

En tout état de cause, un éventuel accord de cessez-le-feu ne règlerait pas à ce stade la question de l’après-guerre, au cœur d’un différend entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu, a souligné mardi le président américain.

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« Mon grand désaccord avec Netanyahu, c’est ce qui se passe après la fin [du conflit à] Gaza », a dit l’élu démocrate dans une interview au magazine américain Time. « À quelle situation reviendra [le territoire palestinien] ? Est-ce que les forces israéliennes y retournent ? », a-t-il poursuivi. « Si c’est le cas, ça ne peut pas marcher. »

(Avec AFP)

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