France : hommage aux tirailleurs sénégalais dans le Sud-ouest
En pleine célébration en France de l’armistice de la guerre de 1914-1918, une cérémonie s’est déroulée mercredi près de Bordeaux (sud-ouest), en hommage aux tirailleurs sénégalais qui ont combattu pour la France pendant la « Grande guerre ».
Organisée par l’Union des travailleurs sénégalais du département de la Gironde, la cérémonie a rassemblé des officiels et des représentants de la communauté sénégalaise.
Elle a eu lieu sur le site de l’ancien camp du Courneau où, en 1916 et 1917, près de 18. 000 tirailleurs sénégalais furent hébergés pendant l’hiver avant d’aller ensuite combattre sur le front plus au nord.
Parmi ces tirailleurs sénégalais, 940 sont morts dans ce camp. Des décès qui seraient dus principalement aux maladies provoquées par la très forte humidité régnant dans les baraquements installés au milieu de la forêt.
Une première
"C’est un devoir de mémoire, il ne faut pas oublier les tirailleurs sénégalais", venus du Sénégal, Mali, Burkina, Tchad, Guinée, a rappelé à l’AFP Maka Mbaye, organisateur de cette journée de commémoration.
Le camp du Courneau a servi, durant quatorze mois en 1916 et 1917, de base arrière où étaient envoyés pendant l’hiver ces combattants qui ne supportaient pas les rudes conditions climatiques du front. Un autre camp existait dans le Var, à Fréjus (sud-est), sur la Méditerranée.
Une cérémonie à leur mémoire a lieu depuis une dizaine d’années mais c’est la première fois qu’elle a pu se dérouler sur le site même de l’ancien camp, grâce à une autorisation de la base militaire de Cazaux.
Nouvel appel pour la "décristallisation" des pensions
L’Union des travailleurs sénégalais a profité de cette occasion pour rappeler son combat pour la "décristallisation" des pensions militaires qui permettrait d’aligner la retraite des anciens combattants des colonies sur celles de leurs homologues français.
Le député socialiste Alain Rousset, auteur d’une proposition de loi à ce sujet, a rappelé que les anciens tirailleurs sénégalais touchent une pension de l’ordre de 150 euros environ contre 600 euros environ pour les combattants français.
"Ce n’est pas un devoir de mémoire, c’est un devoir d’histoire et de vérité", a-t-il plaidé.
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