Guinée : la junte négocie un « gouvernement d’ouverture »
Un éventuel « exil » de Moussa Dadis Camara est exclu.
La junte au pouvoir en Guinée va négocier avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, la mise en place d’un "gouvernement d’ouverture" et rejette un éventuel "exil" de son dirigeant, a déclaré mardi à l’AFP un conseiller du chef de la junte.
"Nous l’avons déjà dit, et nous allons le dire (au médiateur), nous allons demander un gouvernement d’ouverture, afin que chacun vienne apporter sa pierre pour trouver une solution adéquate aux problèmes guinéens", a déclaré Idrissa Chérif, conseiller spécial du capitaine Moussa Dadis Camara.
Interrogé sur des informations faisant état d’un éventuel "exil" du capitaine putschiste dans un pays d’Afrique de l’Ouest dans le cadre d’une période de transition, M. Chérif a répondu: "C’est seulement dans la tête de ceux qui le pensent".
Propositions concrètes
M. Chérif fait partie d’une délégation de 26 représentants de la junte arrivés dans la nuit de lundi à mardi à Ouagadougou pour rencontrer M. Compaoré qui négocie depuis une semaine une sortie de crise en Guinée, à la suite du massacre de plus de 150 opposants, selon l’ONU, le 28 septembre à Conakry.
Le ministre-secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte), le colonel Moussa Kéïta, conduit cette délégation comprenant des membres du gouvernement, du CNDD et des "Forces patriotiques", petits partis politiques proches du capitaine Camara.
Mardi soir, M. Compaoré s’entretiendra avec les délégués de la junte dans une salle de conférences du palais présidentiel.
"Comme il l’avait fait avec l’opposition. Il leur demandera de lui faire des propositions concrètes, par écrit, sur leur vision de la sortie de crise" en Guinée, a indiqué un conseiller de M. Compaoré.
L’opposition impuissante pour faire partir Dadis
Le 5 novembre, les Forces vives de Guinée (opposition, syndicats et société civile) avaient remis un mémorandum à M. Compaoré dans lequel elles réclamaient le départ du pouvoir du capitaine Camara, la dissolution du CNDD et la mise en place d’un Conseil national de transition chargé d’organiser l’élection présidentielle dans un délai de six mois.
"Nous ne sommes pas venus pour répondre du tac au tac à l’opposition. Nous ne sommes pas venus pour parler de la candidature de qui que ce soit. Nous sommes venus pour des accords politiques", a répondu M. Chérif.
"Il faut être réaliste et voir les choses en face. Ils (les opposants, ndlr) n’ont aucun moyen technique pour faire partir l’armée du pouvoir", a-t-il indiqué.
"C’est l’armée qui a mis le capitaine (Moussa) Dadis (Camara) au pouvoir, quels pouvoirs ils (les opposants) ont-ils pour l’enlever?", a-t-il demandé.
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