Guinée : entrée en vigueur des sanctions de l’UA contre la junte
L’UA avait déjà suspendu la Guinée, de même que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.
L’Union Africaine (UA) a mis en oeuvre les sanctions contre les responsables de la junte en Guinée, a annoncé samedi le commissaire pour la paix et la sécurité de l’organisation continentale, Ramtane Lamamra.
"L’Afrique a mis en oeuvre les sanctions contre quelques dizaines de personnes en Guinée qui s’opposent au retour à l’ordre constitutionnel", a déclaré M. Lamamra au cours d’une conférence de presse à Addis Abeba en marge d’un sommet sur la crise malgache.
Ces sanctions prévoient notamment des interdictions de voyager ainsi que le gel des avoirs financiers hors de Guinée des responsables civils et militaires de la junte, arrivée au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat le 23 décembre 2008.
"La liste a été transmise aux Etats membres de l’UA, ainsi qu’au Conseil de sécurité de l’ONU et à l’Union européenne afin d’harmoniser nos positions et de prendre les mesures appropriées", a ajouté M. Lamamra.
"Partout la démocratie doit être promue"
Interrogé par l’AFP sur le cas particulier des ministres démissionnaires, il a répondu que "ceux-ci n’apparaitront pas sur la liste" qui reste "confidentielle pour des raisons juridiques".
M. Lamamra a souligné que "la main tendue à Madagascar pour lui permettre d’aller vers un retour à l’ordre constitutionnel coïncide avec la mise en oeuvre des sanctions en Guinée: le même jour, la motivation de l’Afrique s’exprime contre tout changement anticonstitutionnel de gouvernement. Partout la démocratie doit être promue".
L’UA avait déjà suspendu la Guinée, de même que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a décrété un embargo sur les armes.
L’UE ainsi que les Etats-Unis ont également pris des sanctions contre la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara.
Le capitaine Camara souhaite être candidat à l’élection présidentielle de janvier prochain, contrairement à ses engagements antérieurs, et alors que la communauté internationale lui demande de ne pas se présenter.
Enquête internationale sur le massacre
L’UA avait fixé un ultimatum – expirant le 18 octobre à minuit – aux membres de la junte, notamment à son chef, pour s’engager par écrit à ne pas se présenter à la présidentielle, comme ils l’avaient promis lors du coup d’Etat.
Entretemps, l’UA a souhaité attendre les résultats de la médiation du président burkinabè Blaise Compaoré.
Les militaires putschistes ont été internationalement condamnés après la répression sanglante, le 28 septembre, d’une manifestation d’opposants qui disaient "non à la dictature" et refusaient l’éventuelle candidature du capitaine Camara.
La junte affirme que 56 civils ont été tués et 934 blessés, tandis que des ONG estiment que "150 à 200" personnes ont trouvé la mort et plus d’un millier ont été blessées. Une enquête internationale a été nommée pour établir les responsabilités et le bilan exact.
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