Belkacem Sahli, un ancien du régime Bouteflika dans la course à la présidentielle algérienne
Alors que le président Tebboune n’a toujours pas officiellement annoncé ses intentions en vue du scrutin présidentiel anticipé du 7 septembre, les outsiders se positionnent. Parmi eux, Belkacem Sahli et son Groupe des partis pour la stabilité et les réformes.
Présidentielle en Algérie : qui face à Abdelmadjid Tebboune ?
L’élection algérienne, avancée au 7 septembre, devrait logiquement se solder par une victoire du chef de l’État sortant et de son « Algérie nouvelle ». En dépit de ce faible suspense, les candidats et candidates ne manquent pas, et dénoncent les conditions de la campagne et les restrictions de liberté à l’encontre de l’opposition.
Sur la photo de famille prise ce 15 août 2018 à Alger, ils sont quinze responsables de partis politiques à faible audience réunis pour défendre une cause commune : la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat.
Dans le lot, Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR). S’il évite depuis d’évoquer cet épisode de sa carrière politique, il assume, en revanche, ouvertement sa participation au gouvernement d’Abdelmalek Sellal en 2012 en qualité de secrétaire d’État auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la communauté à l’étranger. Ou encore d’avoir intégré l’alliance présidentielle au lendemain du scrutin présidentiel de 2014.
Né en novembre 1974 à Sétif, docteur d’État en mathématiques appliquées, Belkacem Sahli était jusqu’à son arrivée au gouvernement, membre du conseil scientifique de la faculté des sciences de Sétif. Élu député lors des législatives du 10 mai 2012, juste avant sa nomination au sein de l’exécutif, il incarnait alors un courant opposé à tout compromis avec l’islamisme.
Audace
Quand, quelques années plus tard, il est rattrapé par son passé de partisan du clan présidentiel sous l’ère de Abdelaziz Bouteflika, il précise immédiatement qu’il était le seul ministre de l’époque « non lié à la corruption ». L’homme ne manque pas d’audace : sorti bredouille des législatives de 2021, il manœuvre quand même pour faire partie de l’exécutif et appelle à former un gouvernement d’union nationale, loin de la logique de la majorité parlementaire.
L’ascension politique de Belkacem Salhi commence en 2012, avec son élection à la tête de l’Alliance nationale républicaine (ANR). Une formation politique crée le 5 mai 1995 et présidée par la personnalité historique – et ex-chef du gouvernement – Redha Malek jusqu’en 2009, puis par Amar Lounis de 2009 à 2012.
Au sein de l’ANR, Salhi n’a toutefois jamais pu atteindre l’envergure de Redha Malek. Il lui est souvent reproché de s’éloigner de la doctrine politique et de la conception du pouvoir de son mentor. À la mort de celui-ci, quand Belkacem Sahli se présente à son domicile pour présenter ses condoléances et qu’il tente d’immortaliser son passage par des photos, les proches du défunt lui demandent sèchement de quitter les lieux.
À la tête d’une alliance de petits partis
Retour en 2024. Décidé à se lancer dans la compétition du scrutin présidentiel anticipé du 7 septembre prochain, Belkacem Salhi tente depuis un an déjà de s’assurer du soutien d’un maximum de partis politiques. Pour cela, il a organisé une vingtaine de rencontres consultatives sans obtenir plus, pour le moment, que le ralliement de sept formations politiques à ancrage modeste.
En plus de l’ANR, l’alliance qu’il a ainsi constituée regroupe le Parti pour le renouveau et le développement (PRD), le Front du militantisme national (FMN), le Parti algérien vert pour le développement (PAVD), l’Union pour le rassemblement national (URN) et le Mouvement national pour les travailleurs algériens(MNTA). Un agglomérat de micro-formations politiques dénommé Groupe des partis pour la stabilité et les réformes, dont la plupart des Algériens ignorent jusqu’à l’existence.
Après une première tentative avortée de se présenter en 2019, le quinquagénaire promet de « réhabiliter le politique » dans un contexte marqué par l’absence de dialogue et la fermeture du champ médiatique.
Reste encore à réussir l’étape de la collecte des signatures. Un processus qui s’annonce difficile, Belkacem Salhi en est conscient. Échaudé par son expérience de 2019 – durant laquelle il n’avait pas pu remplir cette condition d’éligibilité – le candidat n’écarte pas le scénario de son éviction de la compétition électorale. Dans cette hypothèse, il pourrait envisager de soutenir une autre candidature. « Nous avons dit, au niveau du Groupe des partis pour la stabilité et les réformes, que le plus important pour les Algériens et pour nous, ce n’est pas l’homme ou la femme qui va présider l’Algérie de 2024 mais ce qui va être réalisé durant le mandat présidentiel », confiait-il le 5 mai 2024 à la radio nationale.
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Présidentielle en Algérie : qui face à Abdelmadjid Tebboune ?
L’élection algérienne, avancée au 7 septembre, devrait logiquement se solder par une victoire du chef de l’État sortant et de son « Algérie nouvelle ». En dépit de ce faible suspense, les candidats et candidates ne manquent pas, et dénoncent les conditions de la campagne et les restrictions de liberté à l’encontre de l’opposition.
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