Dernière journée de négociation sous tension à Addis Abeba

Andry Rajoelina a finalement accepté de reprendre les pourparlers, après avoir menacé de claquer la porte, pour cette journée non prévue initialement.

Publié le 6 novembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Les difficiles négociations sur le partage du pouvoir pendant la transition malgache ont repris vendredi à Addis Abeba dans un climat tendu, l’actuel homme fort de l’île ayant finalement décidé de participer à cette dernière journée après avoir menacé de claquer la porte.

Après plusieurs heures de discussions avec la médiation africaine, Andry Rajoelina, 35 ans, est revenu au siège de l’Union Afrique (UA), ont constaté des journalistes de l’AFP.

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"J’ai eu une longue discussion avec le médiateur (en chef Joaquim) Chissano aujourd’hui. C’est très simple, nous avons notre principe: il faut respecter les accords décidés le 6 octobre à Madagascar", a-t-il déclaré à son arrivée.

"C’est pour l’intérêt supérieur de la Nation (. . . ) que j’ai accepté de revenir à la table des négociations tout en ayant la garantie que nous allons appliquer" ces accords, a-t-il ajouté.

Désaccord sur les postes

Le 6 octobre à Antananarivo, le Groupe international de contact (GIC) avait annoncé qu’un consensus avait été trouvé parmi les délégations des quatre principales mouvances politique de l’île: M. Rajoelina se voyait confier la présidence de la transition et Eugène Mangalaza, pro-Ratsiraka, était désigné Premier ministre en remplacement de Monja Roindefo.

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Le président évincé Ravalomanana a depuis remis en cause cet accord de principe, au coeur des débats de ce "sommet inter-malgache" débuté mardi à Addis Abeba.

Après trois jours de discussions, MM. Rajoelina et Ravalomanana, ainsi que les anciens présidents Albert Zafy et Didier Ratsiraka ne sont pas parvenus à s’entendre sur la répartition des principaux postes de l’éxécutif de la transition, qui doit déboucher sur l’organisation d’élections générales fin 2010.

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La médiation a ainsi décidé de prolonger d’une journée ce dialogue qui devait initialement être clos jeudi.

Tard dans la soirée jeudi, M. Rajoelina avait quitté la réunion, lançant aux journalistes: "s’ils ne veulent pas de ma présidence, ils sont les responsables" du blocage.

Caution de la France

Dans un entretien accordé à l’AFP, M. Rajoelina, a expliqué sa position: "Aujourd’hui ce qui nous étonne un peu, c’est que la mouvance Ravalomanana est en train de renier tout ce qui a été décidé. Alors que ça ne peut plus être discuté ni remis en doute puisqu’il y a la caution de la communauté internationale, de la France".

"On a conduit un mouvement populaire parce qu’on n’a pas apprécié la gestion de l’ancien président. Aujourd’hui, le fait que je sois maintenu à la présidence légitime les revendications de la population", a-t-il ajouté.

M. Rajoelina affirme qu’il a "déjà fait beaucoup de concessions", comme celle de lâcher son Premier ministre au profit d’un partisan de la tendance Ratsiraka.

"Pour aboutir à la sortie de crise, nous sommes prêts à assumer cette décision (. . . ) pour avancer, et organiser des élections libres et transparentes, ce qui n’a jamais été le cas à Madagascar, et arriver à l’avènement de la IVe république", a-t-il expliqué, invitant les autres mouvances "à faire aussi des concessions".

"Pour moi, il est normal et logique que le président, garant de l’unité nationale, dispose des postes ministériels de souveraineté", a-t-il également fait valoir.

Lâché par l’armée, M. Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, l’ex-maire d’Antananarivo, devenu en quelques mois son principal opposant au terme d’un mouvement populaire.

Ce changement de régime anticonstitutionnel a été sanctionné par la communauté internationale, qui a en grande partie suspendu ses aides à la Grande île.

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