Guinée : plusieurs chefs de l’opposition en exil

Plusieurs dirigeants de l’opposition en Guinée, craignant pour leur sécurité à Conakry, ont prévu de rester à l’étranger, après avoir présenté mercredi à Ouagadougou leurs propositions de sortie de crise au médiateur Blaise Compaoré, a-t-on appris auprès d’eux.

Publié le 6 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous préférons nous mettre d’abord à l’abri, pour ne pas risquer notre vie en Guinée, où n’importe qui peut faire n’importe quoi", a expliqué à l’AFP l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo (Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG), joint au téléphone depuis Dakar.

M. Diallo devait quitter Ouagadougou jeudi soir à destination de Paris, tout comme l’ancien chef de gouvernement Sidya Touré (Union des forces républicaines, UFR).

la suite après cette publicité

François Lonsény Fall (Front uni pour le changement démocratique, Fudec) était déjà arrivé jeudi soir à Abidjan.

Alpha Condé (Rassemblement du peuple de Guinée, RPG), absent de la Guinée depuis plusieurs mois, a quant à lui préféré se "reposer" quelques jours à Ouagadougou, avant de partir vers une destination qu’il n’a pas annoncée.

"Nous allons continuer le combat"

L’un des leaders de l’opposition a déclaré à l’AFP, sous couvert de l’anonymat: "on ne se mettra pas dans la gueule d’un loup affamé".

la suite après cette publicité

"Nous allons continuer le combat, même à l’étranger, pour sauver le peuple de Guinée en détresse, prise en otage par une bande armée, auteur des pires massacres de l’histoire de notre pays", a-t-il ajouté.

Le président burkinabè Blaise Compaoré avait été nommé médiateur dans la crise guinéenne après le massacre d’au moins 150 manifestants de l’opposition, perpétré le 28 septembre à Conakry sous le commandement d’officiers de la garde présidentielle.

la suite après cette publicité

La junte a été internationalement condamnée après cette répression sanglante d’une manifestation d’opposants qui disaient "non à la dictature" et "non" à l’éventuelle candidature de Dadis à la présidentielle.

Les émissaires de l’opposition guinéenne avaient remis, mercredi, au président burkinabè leurs propositions de sortie de crise. Ils demandent le départ du pouvoir du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et la mise en place d’"une autorité de transition" pour six mois.

"Arrêtons de gesticuler et allons à l’essentiel"

M. Compaoré devrait ensuite recevoir une délégation de la junte, "mardi prochain", selon un de ses proches.

A Conakry, une source proche de la junte a indiqué jeudi: "nous, nous sommes prêts à la discussion, mais entre Guinéens".

"Le problème guinéen est un problème qu’on peut facilement règler entre Guinéens. Il suffit que chacun de nous soit réaliste. Mais dire qu’il faut absolument que le chef de l’Etat parte est une atteinte à la sûreté de l’Etat", a affirmé cette source.

"De toutes façons, de quels moyens disposent-ils (les opposants) pour faire partir le président (Dadis Camara)? Arrêtons de gesticuler et allons à l’essentiel", a déclaré cette source.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

L’opposition guinéenne accepte de dialoguer avec la junte

« Le départ de Dadis n’est pas négociable »

Contenus partenaires