L’opposition guinéenne accepte de dialoguer avec la junte

Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise en Guinée, a reçu mercredi les propositions de l’opposition guinéenne, qui demande la dissolution de la junte et la mise en place d’une autorité de transition pour six mois, selon différents opposants.

Publié le 5 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

A la demande de M. Compaoré, les leaders de l’opposition guinéenne ont finalement accepté de renouer le dialogue avec les membres de la junte et le président autoproclamé de la Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, un mois après le massacre d’opposants par l’armée.

Les propositions des "forces vives" de la Guinée (partis d’opposition, syndicats, société civile), contenues dans un document de 8 pages, ont été remises mercredi soir à M. Compaoré.

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"Sur le fond, on a bien entendu parler de la dissolution du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte) et du départ du chef de la junte, afin que soit mise en place une autorité de transition consensuellement identifiée", a déclaré l’ancien Premier ministre (2004-2006) Cellou Dalein Diallo.

Six mois de transition

"On a proposé un calendrier. On pense que la transition pourrait durer six mois, à partir de la mise en place de la nouvelle autorité de la transition", a précisé M. Diallo.

Le médiateur a ensuite déclaré: "Je pense que ce sont des propositions à la fois constructives et intéressantes pour la suite de ma mission".

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Le porte-parole des "forces vives", Jean-Marie Doré a par ailleurs assuré que des discussions directes pourraient s’engager avec les militaires putschistes au pouvoir depuis dix mois: "Oui, à travers la médiation du président Blaise Compaoré, nous avons accepté de dialoguer avec la junte, dans le but de sortir de la situation d’aujourd’hui".

"Comme le but du dialogue, c’est d’instaurer une nouvelle autorité de transition, alors nous acceptons le dialogue, mais pour que très rapidement, la Guinée se trouve dans un autre contexte de gestion politique", a poursuivi M. Doré.

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Au tour de la junte de faire des propositions

M. Compaoré devrait ensuite recevoir une délégation de la junte guinéenne, à Ouagadougou "mardi prochain", selon un de ses proches.

"Nous n’avons écouté qu’une partie. Nous allons bientôt recevoir les points de vue et les suggestions de l’autre camp, notamment du CNDD, et c’est à partir de là que nous allons pouvoir définir à la fois un programme de travail mais aussi un chronogramme électoral", a indiqué M. Compaoré.

La médiation a débuté après le massacre de manifestants de l’opposition, perpétré le 28 septembre dans le plus grand stade de Conakry, sous le commandement d’officiers de la garde présidentielle, selon de nombreux témoins.

La junte a été internationalement condamnée après cette répression sanglante d’une manifestation d’opposants qui disaient "non à la dictature" et "non" à l’éventuelle candidature de Dadis à la présidentielle.

Le pouvoir affirme que 56 civils ont été tués et 934 blessés le 28 septembre, mais des ONG estiment qu’au moins "150 à 200" personnes sont mortes.

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