Droits de l’Homme : comment le maire de Paris a fâché Tunis
Les autorités tunisiennes se sont insurgées mercredi contre des déclarations « intempestives et incongrues » du maire de Paris, le socialiste Bertrand Delanoë, qui a appelé « au respect strict des droits de l’Homme en Tunisie ».
Les propos de M. Delanoë ont également provoqué le retrait de cinq villes de l’Association internationale des maires francophones (Aimf), qu’il dirige.
Le maire de Paris a appelé mardi "au respect strict des droits de l’Homme en Tunisie", en pleine polémique sur l’incarcération du journaliste Taoufik Ben Brik, et s’est inquiété d’une "dérive préoccupante".
"Ces propos ne concernent nullement la Tunisie, qui ne se reconnaît pas dans sa description alarmiste et totalement erronée", ont réagi les autorités dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP.
"Le respect des droits de l’Homme est une réalité tangible"
Estimant "bien difficile de comprendre ce qui justifie les déclarations intempestives et incongrues" du maire de Paris, les autorités tunisiennes ont évoqué un souci de "pure politique intérieure française".
"On comprend difficilement qu’il s’agisse de la Tunisie, pays que M. le maire est présumé connaître et qu’il visite régulièrement", ont-elles affirmé.
"En quelle qualité intervient-il? Se serait-il érigé en censeur ou en tuteur de la Tunisie pour s’inquiéter de la sorte?", s’insurgent-elles, assurant que "la Tunisie est un Etat de droit où le respect des droits de l’Homme est une réalité tangible".
Selon Tunis, le maire de Paris "semble être abusé par l’une des versions présentée par certains spécialistes de la manipulation médiatique à propos d’un banal fait divers (. . . )".
Déclarations "injustifiées" et "inadmissibles"
Le communiqué ne mentionne nullement le nom de Taoufik Ben Brik, critique virulent du régime, incarcéré pour agression contre une automobiliste.
Par ailleurs, les maires de Tunis et de 4 autres villes dont Bizerte (ville natale de M. Delanoë) ont qualifié d’"injustifiées" et "inadmissibles" les déclarations du maire de Paris.
Dans un communiqué, ils déclarent "désormais impossible de continuer à faire partie" de l’Aimf, association présidée par M. Delanoë et dont le maire de Tunis, Abbès Mohsen, est le secrétaire général.
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