Afrique-Russie : pourquoi Moscou n’est pas perçu comme une menace
Comment expliquer que Sergueï Lavrov ait été reçu avec les égards dus à un chef d’État au Tchad, au Congo, au Burkina Faso et en Guinée ? L’analyse de François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, au micro de RFI.
La tournée que vient d’achever le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en a été une preuve supplémentaire : la Russie de Vladimir Poutine est loin d’être aussi isolée sur le plan international que l’on veut bien le croire. À chacune de ses étapes, de Conakry à Ouagadougou, en passant par Brazzaville et N’Djamena, le chef de la diplomatie russe a été reçu avec tous les égards et a trouvé une écoute plus qu’attentive.
« Pas leur guerre »
Au cœur de l’offensive diplomatique russe : la guerre en Ukraine. Pour François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, « le regard africain sur ce conflit n’a pas changé, il s’est même renforcé : pour la grande majorité des décideurs et des opinions publiques du continent, ce n’est pas une guerre pour des valeurs démocratiques – que tout le monde, du reste, a violées –, c’est une guerre qui oppose la Russie à l’Occident ». Pour les dirigeants africains, la guerre en Ukraine « n’est donc pas leur guerre et, globalement, la Russie n’est pas perçue comme une menace ».
Au-delà des symboles, Sergueï Lavrov semble avoir remporté une victoire diplomatique. Le ministre russes des Affaires étrangères était en effet venu porteur d’un message : demander à ses hôtes de boycotter la conférence mondiale sur la paix en Ukraine, qui doit se tenir les 15 et 16 juin en Suisse. « Il semble bien qu’il ait été suivi sur ce point », note François Soudan, qui revient également, au micro de RFI, sur notre série « L’énergie nucléaire en Afrique, un bluff russe ? »
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