Sanctions internationales : la Guinée évoque un risque de « chaos »

La junte au pouvoir en Guinée « prend acte des sanctions » adoptées à son encontre par l’Union africaine, l’Union européenne ou encore les Etats-Unis, a déclaré un de ses conseillers, tout en mettant en garde la communauté internationale contre un risque de « chaos ».

Publié le 31 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous prenons acte de ces sanctions", a déclaré Idrissa Cherif, conseiller spécial du président autoproclamé du pays, le capitaine Moussa Dadis Camara, joint par téléphone à Conakry depuis Dakar. "Mais la communauté internationale est en train d’amener la Guinée dans un système qui risque de dégénérer", a ensuite affirmé M. Cherif. "Il ne faudrait pas entraîner le pays dans une non gouvernance. Vous avez une armée qui est au pouvoir, vous allez l’enlever comment ? On ne peut pas jouer avec ça!", a-t-il ajouté.

"Il faut éviter que le chaos s’installe en Guinée, sinon cela va aviver les autres tensions dans la sous-région, car la Guinée est entourée de pays très fragiles", a poursuivi le conseiller, en citant "le Liberia, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, etc."

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Médiation de la Cedeao privilégiée

Les militaires putschistes, au pouvoir depuis 10 mois, ont été internationalement condamnés après la répression sanglante, le 28 septembre, d’une manifestation d’opposants qui disaient "non à la dictature" et refusaient l’éventuelle candidature du capitaine Camara à la présidentielle prévue en janvier.

La junte affirme que 56 civils ont alors été tués et 934 blessés, tandis que des ONG estiment que "150 à 200" personnes ont trouvé la mort et que plus d’un millier ont été blessées.

A présent, la junte "donne toujours la priorité à la médiation de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) confiée au président burkinabè Blaise Compaoré", a poursuivi M. Cherif. "Lundi prochain, à Ouagadougou, le gouvernement et le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte) ne sont pas convoqués.

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Le médiateur a prévu d’écouter d’abord l’opposition guinéenne", a précisé le conseiller. Mais "nous sommes prêts à aller à Ouagadougou quand le président Compaoré va nous convoquer, incessamment. Et nous sommes prêts à faire assez de concessions pour qu’il y ait un apaisement et former un gouvernement de large consensus", a-t-il ajouté.

  Multiples sanctions

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L’UA a décidé jeudi d’imposer des sanctions "aux membres du gouvernement et toute autre personne, civile ou militaire, dont les activités sont destinées à maintenir le statu quo inconstitutionnel" en Guinée.

L’UE avait décrété mardi des sanctions ciblées à l’encontre d’une quarantaine de membres et proches de la junte, ainsi qu’un embargo sur les armes.

De son côté, Washington a "imposé des restrictions aux voyages vers les Etats-Unis de certains membres de la junte militaire et du gouvernement".

La France a également pris des mesures de sanction, en interrompant un projet d’autoroute en Guinée, puis en stoppant toute "coopération institutionnelle déployée auprès des autorités gouvernementales", via une "dizaine d’assistants techniques placés auprès de l’administration guinéenne".

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