Nouvelles mesures de représailles de la France contre la Guinée

La France a décidé de nouvelles mesures contre la junte au pouvoir en Guinée, notamment d’interrompre un projet d’autoroute, et fait part de son inquiétude après l’arrestation par l’armée de grévistes de la faim, a déclaré vendredi son ministère des Affaires étrangères.

Publié le 30 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

"La France a réexaminé l’ensemble de sa coopération civile et décidé d’interrompre la coopération institutionnelle déployée auprès des autorités gouvernementales", via une "dizaine d’assistants techniques placés auprès de l’administration guinéenne", a précisé le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.

Elle a aussi décidé "de suspendre le financement du projet d’aménagement de l’autoroute urbaine Tombo/Gbessia à Conakry", a-t-il ajouté lors d’un point presse.

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La participation française à ce projet européen est de 9 millions d’euros, selon une source diplomatique.

"Toutefois, afin de ne pas pénaliser la population guinéenne, la France maintient ses projets de coopération bénéficiant directement aux populations", a ajouté le porte-parole du ministère.

Par ailleurs, "nous exprimons notre profonde inquiétude concernant les arrestations dont ont fait l’objet des membres de la fédération de la jeunesse guinéenne (Faseg) qui avaient commencé une grève de la faim à Conakry pour protester contre ‘l’impunité et les violences’ dans le pays", a dit Bernard Valero.

"D’autres sanctions sont en préparation"

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Selon des militants d’associations et d’ONG dans la capitale guinéenne, il s’agit de 11 jeunes Guinéens arrêtés par des militaires et dont le sort restait vendredi inconnu.

Le porte-parole du Quai d’Orsay, en se félicitant de la prise de sanctions par l’Union africaine, après celles de l’Union européenne et des Etats-Unis, a indiqué que "d’autres sanctions sont en préparation". Il a précisé ensuite qu’il s’agissait de gel d’avoirs, qui prend un peu plus de temps que des interdictions de visas, pour être mis en oeuvre.

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La junte est dans le collimateur de la communauté internationale depuis la répression sanglante le 28 septembre à Conakry d’une manifestation d’opposants qui a fait au moins "150 à 200" morts et plus d’un millier de blessés, dont de nombreuses femmes violées, selon diverses ONG. La junte affirme que 56 civils sont morts et 934 personnes ont été blessées.

Le lendemain, Paris avait décidé la suspension immédiate de sa coopération militaire avec la Guinée.

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