Elections en Tunisie : des opposants dénoncent des « irrégularités »

Des partis d’opposition ont dénoncé mercredi des « irrégularités » lors des élections générales de dimanche en Tunisie, sans pour autant contester la victoire du président Zine El Abidine Ben Ali.

Publié le 30 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous avons enregistré des irrégularités en bloc et en détail", a déclaré à la presse Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL, légal).

"C’était plus que surprenant", a-t-il ajouté, évoquant "en exemple" le fait qu’un seul observateur sur 14 proposés par son parti à Bizerte (nord) ait été autorisé à suivre l’opération.

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Ecarté de la présidentielle, M. Ben Jaafar avait vu les listes de son parti amputées de moitié aux législatives et n’a obtenu aucun siège au parlement.

"Le problème n’est tant dans les chiffres que dans la mentalité de ceux qui ont pris l’habitude de jouer seuls", a-t-il regretté, en référence au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir).

"Aucun enjeu électoral"

"Les résultats de la présidentielle étaient attendus dans la mesure où cette élection ne présentait aucun enjeu électoral", a affirmé Ahmed Brahim, justifiant la reconduite de M. Ben Ali à 89,62% des voix.

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Ce candidat malheureux à la présidentielle a obtenu 1,57% des voix sous l’étiquette d’une coalition de gauche autour de son parti Ettajdid (légal).

Son parti n’aura que deux sièges au parlement.

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"Les élections ont été une nouvelle occasion manquée, les résultats ne reflètant guère la réalité des forces en présence", a-t-il estimé.

Selon lui, "le parlement sera contrôlé à 99,2% par le RCD et ses alliés".

Le RCD a remporté 161 sièges dans la Chambre des députés sur un total de 214, les 53 restants revenant essentiellement aux partis proches du pouvoir, qui ont exprimé leur satisfaction.

"Livre blanc" sur les "irrégularités"

Ettajid et ses alliés publieront un "livre blanc" sur les "irrégularités" ayant entaché le scrutin, selon eux, mais n’envisagent aucun recours constitutionnel.

"Ces irrégularités ne sont pas de nature à changer les résultats de la présidentielle que nous ne contestons pas", a précisé Jouneidi Abdeljawad, dirigeant d’Ettajdid.

Celui-ci a énuméré des entorses au code électoral, un bourrage des urnes (Monastir), un dépouillement irrégulier et diverses formes d’intimidation à l’égard des électeurs et des observateurs.

Ces opposants qui ont aligné 100 scrutateurs pour 11. 830 bureaux de vote, ont estimé qu’aucun "scrutin démocratique ne sera possible tant que subsistera la confusion entre l’administration et le parti au pouvoir".

Ils ont réitéré leur exigence d’une instance autonome pour organiser les élections à la place du ministère de l’Intérieur, selon eux, "juge et partie".

Le ministre de l’Intérieur, Rafik Haj Kacem, avait affirmé lundi que le scrutin s’était déroulé "dans la transparence, aucune objection sérieuse n’ayant été signalée".

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